Les résultats de la tripartite pèseront lourd et détermineront le nouveau paysage syndical du secteur de l'éducation nationale. Aes syndicats de l'éducation nationale guettent les résultats qui sortiront de la rencontre gouvernement, patronat et Ugta qui se tient aujourd'hui et demain à Djenan El Mithaq à Alger. «Nous attendons ce que sortira de cette réunion pour voir si nous allons reprendre notre mouvement de grève ou non», a soutenu, hier la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation nationale, lors d'un rassemblement organisé au niveau de la Centrale syndicale Ugta. Ainsi, les résultats de la tripartite pèseront lourd et détermineront le nouveau paysage syndical du secteur de l'éducation nationale, d'autant plus que des milliers d'enseignants attendent avec impatience une augmentation des salaires. Toutefois, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) ne se fait pas d'illusion quant à l'issue de la tripartite. Pour ce syndicat, «cette rencontre se prépare dans le même esprit que celui qui consiste à acheter une paix sociale par un marketing syndical sur des questions légitimes». De ce fait, le CLA dénonce l'exclusion des syndicats autonomes de cette rencontre décisive. Sur un autre plan, le CLA a vilipendé «l'opacité avec laquelle sont traités les dossiers stratégiques qui engagent l'avenir des travailleurs». Dans ce sens, le même syndicat a réitéré ses revendications, à savoir «l'augmentation du salaire minimum garanti (Snmg), l'abrogation de l'article 87 bis, la promulgation d'un régime indemnitaire qui réponde aux risques encourus par le poste de travail et les motivations nécessaires à l'exercice du métier, et qui doit représenter 80% du salaire de base ainsi que la mise à la retraite après 25 ans de service». A cela s'ajoute la revendication qui consiste selon ce syndicat en «la dissolution des oeuvres sociales» et leur octroi sous forme de 13e et 14e mois de salaire. Le dossier des oeuvres sociales, rappelle-t-on, a été au centre des débats depuis des années. L'Ugta accapare, selon les syndicats autonomes, une cagnotte qui se chiffre à des milliards de dinars. De son côté, le Snapest a également dénoncé énergiquement, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l'exclusion des syndicats autonomes de la tripartite, prévue aujourd'hui à Djenan El Mithaq à Alger. «Dans notre pays une grille des salaires est élaborée sans l'apport des syndicats autonomes, une tripartite va se tenir avec l'exclusion des vrais représentants des travailleurs», a-t-il regretté dans le même communiqué. Dans ce sens, le Snapest juge que cette démarche est «contraire aux principes du multisyndicalisme». Pourtant, ajoute-t-on, le pluralisme syndical «a pour corollaire l' égalité de traitement juridique des différentes organisations». Par ailleurs, le Snapest croit dur comme fer que sans l'abrogation des articles 87 et 87 bis aucune augmentation des salaires ne sera faite. Sur un autre plan, le Snapest exige un Snmg de 40.000 DA. Des divergences au sein de la Fnte Les travailleurs affiliés à la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte) aile Ugta, ont observé hier matin, un rassemblement devant le siège de la Centrale syndicale Ugta à Alger. Pour cause, ces derniers demandent l'abrogation de l'article 87 bis et un Salaire minimum garanti qui réponde aux attentes des travailleurs. Toutefois, des contestataires ont failli en venir aux mains à cause des divergences sur la nature de l'action à mener prochainement. En effet, le rassemblement a tourné au débat entre les protagonistes du même syndicat. Les uns s'opposent et regrettent que «la Fnte soit transformée en un comité de soutien pour les pouvoirs publics au détriment des intérêts des travailleurs». Sur ce plan, ces contestataires exigent de la direction nationale de ce même syndicat «de défendre les droits des travailleurs sans plus». Et de hausser le ton et exigent «le départ de Benbouzid, ministre de l'Education nationale». Quant aux autres, ils estiment que «la Fnte affiliée à l'Ugta est soumise à la contrainte des limites imposées par la Centrale syndicale et des intérêts de l'Etat». Ces derniers ont tenté de calmer les esprits. En vain.