Les préparatifs de la tripartite gouvernement-patronat-syndicat, prévue avant la fin mars, vont bon train. Parmi les décisions qui seront annoncées est celle de la levée de la disposition du crédit documentaire pour les activités du commerce extérieur, notamment pour les entreprises algériennes investies dans la production de biens. C'est ce que nous avons appris hier du président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohamed Naït Abdelaziz. La CNPA, représentée au sein du comité «relation entreprise-banque», a plaidé pour la lever de cette mesure de paiement des importations prise dans le cadre des dispositions de la loi de finances complémentaire 2009, en juillet 2009. Selon le président de la CNPA, les responsables des banques publiques qui ont participé aux travaux des sous-comités chargés de préparer la tripartie ont pris en compte les recommandations formulées par les chefs d'entreprise, notamment la dérogation en matière de procédures d'importation des matières premiers et intrants nécessaires aux unités de fabrication et de transformation. Les sociétés versées dans la revente en l'état sont exclues de ces dispositions de facilitations, a tenu à signaler notre interlocuteur. Quant aux entreprises productrices et de transformation, elles seront autorisées à importer des matières premières sans débourser de l'argent, à l'ancienne méthode, à savoir le crédit fournisseur. «Il fallait absolument distinguer entre les opérateurs faisant dans l'activité de production et ceux intervenant dans le commerce. Les banques ont écouté et pris note de nos remarques afin de les soumettre aux autorités pour des décisions définitives», a tenu à ajouter le président de la CNPA. Le dernier mot revient au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui va arbitrer entre les deux parties. Mais d'ores et déjà, le principe de levée du crédit documentaire est acquis pour les différentes organisations patronales qui ont eu à se plaindre de cette mesure contraignante, mettant à rude épreuve la trésorerie des PME algériennes. Pour bénéficier de cet avantage, des seuils de chiffres d'affaires et de transactions seront fixés par les autorités afin de limiter les éventuels abus de la part de la communauté d'affaires. Une segmentation qui s'impose, selon notre interlocuteur, pour éviter aussi l'anarchie et une bonne exécution des décisions gouvernementales. S'agissant des autres dossiers à examiner, notamment la réforme de la retraite, des allocations familiales et du code du travail, les travaux sont en voie de finalisation, a-t-on appris de la même source. Il ne reste donc que la date et l'agenda à fixer. Les trois parties ont convenu de se rencontrer avant la fin du premier trimestre 2010.