Le comité conjoint regroupant les représentants des organisations patronales, le ministère des Finances et des banques ainsi que de l'UGTA a tenu hier une réunion pour examiner les propositions exprimées autour de la loi de finances complémentaire 2009 en ce qui concerne particulièrement les dispositions sur le crédit documentaire. Un consensus semble se dégager afin de lever les principales difficultés se dressant devant les chefs d'entreprise. C'est que nous avons appris hier du président de la Confédération nationale du patronat algérien, Mohamed Naït Abdelaziz. Le président de la CNPA a indiqué que la réunion a été présidée par le représentant du Premier ministre, M. Hamouche, en présence des représentants des différentes parties, administration des finances, dirigeants de banques et organisations patronales. A travers cette rencontre, le gouvernement démontre sa volonté, selon notre interlocuteur, de se pencher sur les préoccupations des chefs d'entreprises algériens. Après la tenue de la tripartite les 2 et 3 décembre 2009, les organisations patronales et l'UGTA ont été conviées aux réunions aux ministères des Finances et du Travail et de la Sécurité sociale pour la mise en œuvre des décisions prises, notamment les questions relatives au crédit documentaire et l'accès au financement bancaire. A ce rythme, les organisations patronales sont persuadées que la réunion de la tripartite prévue avant fin mars prochain sera couronnée de succès, au grand bonheur des patrons qui saluent au passage l'engagement du gouvernement à perpétuer le dialogue et la concertation dans l'objectif de développer le pays. Le président de la CNPA a souligné, hier, que son organisation a proposé la réhabilitation des trois modes de paiement pour les intrants importés de l'étranger, à savoir le crédit fournisseur, la remise documentaire et la lettre de crédit. «Les entreprises, notamment les PME, sont incapables de mobiliser des sommes d'argent pour pouvoir effecteur des importations. Le crédit documentaire est pénalisant. Certes, les pouvoirs publics veulent freiner les flux d'importations de manière à encourager la production locale. Cependant, cette mesure ne peut être appliquée que pour les importateurs versés dans la revente en l'état», a ajouté Naït Abdelaziz, estimant que le comité installé par le ministre des Finances a pris en compte cette recommandation du patronat. «Nous sommes vraiment rassurés. Le gouvernement est prêt à nous soutenir afin de diminuer les importations et mettre à niveau notre outil de production. Il est hors de question de continuer à importer n'importe quoi et de laisser plus de 45 pays envahir notre marché avec des produits de mauvaise qualité. Nous sommes conscients que l'Etat veut mettre de l'ordre dans notre économie. Je considère que la 13e tripartite est l'une des plus importantes rencontres entre le gouvernement, l'UGTA et le patronat depuis celles de l'année de 2005. Le Premier ministre a prêté une attention particulière à nos revendications et s'est engagé à impliquer davantage les entreprises algériennes dans les projets du plan quinquennal 2010-2014», a tenu à souligner notre interlocuteur, convaincu que les banques et les institutions seront instruites pour aider les entreprises. Boualem M'rakech : «Un pas positif» Le président de la Confédération algérienne du patronat, Boualem M'rakech, a indiqué, de son côté, que son organisation a participé à la réunion avec des propositions concrètes exprimées dans un document officiel. «Il s'agit pour l'instant d'une première étape. Les représentants des ministères des Finances et des banques ont été sensibilisés sur nos difficultés en matière d'importation de matières premières. Nous avons exprimé notre point de vue sur l'ensemble des questions inhérentes au financement et au développement des entreprises. Les pouvoirs publics sont partie prenante d'un dialogue et d'une concertation avec l'ensemble de partenaires sociaux. C'est un pas positif. Des commissions ont été mises en place pour élaborer les conclusions en vue de les soumettre à la réunion du sommet prévue avant le 31 mars 2010», nous a-t-il confié. Pour rappel, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait réuni fin décembre le patronat et la communauté bancaire pour examiner les questions relatives au crédit documentaire (Credoc). Cette réunion a regroupé le ministre avec les présidents des organisations patronales (Cap, Cgea, Cipa, Cnpa, Seve et Unep) et les principaux responsables du secteur bancaire (BEA-BNA-CPA, BDL et Cnep et l'association des banques et des établissements financiers, Abef), et ce, suite à la rencontre de la réunion tripartite (gouvernement-patronat-Ugta). Cette rencontre a permis d'examiner les mesures susceptibles d'être prises par les banques en vue de fluidifier, au profit des opérateurs nationaux productifs, le financement des importations de leurs intrants par le biais du crédit documentaire ainsi que celles visant l'amélioration des conditions d'accès des entreprises de production au financement bancaire.