Signe de soulagement de nature à réconforter les Algériens et diminuer sensiblement leurs craintes en rapport direct avec la grippe A, la tension et le climat de psychose qui se sont emparés depuis peu du grand public semblent manifestement baisser d'un cran. Les sentiments de frayeur se dissipent peu à peu pour laisser place à un retour à la normale qui s'installe progressivement au grand soulagement de nos concitoyens, harassés depuis plusieurs jours par les conséquences néfastes, voire fatidiques, provoquées par la forte propagation du virus H1N1 au sein de la société. A maintes reprises, le peuple de la base a retenu son souffle devant l'évolution fulgurante de la grippe A. C'est là un «sujet» qui, de par ses rebondissements empreints de gravité de plus en plus accentuée, alimentait continuellement les colonnes des journaux non pas sans s'adjuger une place toujours mieux reconsidérée parmi les programmes des médias lourds. Bref, l'avènement de la grippe A en Algérie a incontestablement ravi la primauté à beaucoup d'autres faits d'actualité qui ont été laissés en marge en raison de cette pandémie qui s'est imposée d'elle-même sous les feux de la rampe. L'on parlait beaucoup et même un peu trop de cette pandémie non seulement dans les médias mais également sur la place publique où ce sujet revenait sur toutes les lèvres. Trop de «bruit» au sujet de la pandémie qui, jusqu'à son installation en Algérie, était méconnue par une grande majorité d'Algériens qui demandaient sans cesse à en savoir plus à son sujet. Et dans cette ambiance de quête d'informations assurément pour plus de prévention, apparaissait un autre phénomène qui était du reste prévisible en rapport à l'afflux des dizaines, voire des centaines de personnes qui, par crainte pour leur santé, ont pris d'assaut les hôpitaux dits de référence pour se faire ausculter au niveau des services aménagés pour le traitement de la grippe A. Un pic de 120 citoyens auscultés chaque jour à El Kattar «Une fois la pandémie installée, l'affluence des citoyens venus pour une consultation était de plus en plus grandissante», dira d'emblée Mme Zertal, spécialiste en maladies infectieuses et chef des urgences au CHU d'El Kettar. Notre interlocutrice, qui a bien voulu nous recevoir hier, est même allée jusqu'à chiffrer cet afflux considérable de personnes qui se rendaient quotidiennement au service de soins de la grippe A pour une simple auscultation. «Nous sommes arrivés à recevoir 120 personnes par jour», dira-t-elle. Elle ne manquera pas d'ailleurs de mettre l'accent sur le fait que durant ces moments de grande affluence, l'esprit des citoyens était fortement agité, les nerfs à fleur de peau et la majorité des individus étaient en proie à la psychose. «C'est dire les conditions dans lesquelles on accomplissait notre travail», renchérit Mme Zertal. Cette spécialiste des maladies infectieuses aux qualités professionnelles insoupçonnées se réjouit désormais du fait que toute cette ambiance qui relevait presque de l'anarchie n'est plus de mise aujourd'hui. «Je pense que la tension a beaucoup baissé depuis ce temps-là, et la meilleure preuve pour l'attester n'est autre que le nombre de malades auscultés qui a diminué sensiblement», a-t-elle déclaré en substance. Et très vite ses propos ont été confortés par le biais de notre visite improvisée à l'intérieur de la salle de soins des personnes atteintes de la grippe A. Première constatation qui saute aux yeux : l'endroit espacé étincelle de propreté. En outre, vue sa tenue vestimentaire, le personnel soignant était on ne peut mieux protégé contre tout risque de contamination par le virus A/H1N1 au contact des individus supposés porteurs du virus. Le port du masque est une obligation pour tout médecin travaillant au sein de ce service, mais aussi des chaussettes spéciales étaient octroyées au personnel à qui on a attribué des tabliers spécifiques, sorte de blouses imperméables. A propos justement du personnel soignant, Mme Zertal nous indique que cinq médecins ont été mobilisés de jour alors que 3 de leurs confrères assuraient le service la nuit. Elle insiste aussi sur le fait que la totalité des toubibs étaient des médecins expérimentés titulaires, manière de dire qu'aucun médecin n'était mobilisé au sein du service. Dans ces mêmes lieux, quelque 80 cas confirmés porteurs du virus A/H1N1 ont été traités, selon les dires de notre interlocutrice. Hier, lors de notre visite au centre de soins contre la grippe A au CHU d'El Kettar, l'endroit était quasiment vide, et seules deux femmes âgées, qui patientaient dans la salle d'attente où le port du masque constituait également une consigne à respecter, attendaient calmement d'être reçues pour une consultation. En dehors de ce service, le port du masque semblait être facultatif et citoyens et employés de l'hôpital vaquaient à leurs occupations sans signe de détresse qui paraissait sur leur visage. El Kettar se dit prêt pour le lancement de la campagne de vaccination Interrogée sur les dispositions prises par l'administration du CHU d'El Kettar en prévision de la campagne de vaccination annoncée par le ministre de la Santé, Saïd Barkat, comme étant incessante et devant avoir lieu avant la fin de l'année, Mme Zertal a eu ceci comme réponse : «Nous disposons d'un centre de vaccination qui est opérationnel depuis cinq années déjà, c'est pourquoi nous sommes en mesure de dire que la vaccination contre la grippe A se déroulera assurément dans de bonnes conditions vu que nous sommes déjà expérimentés en la matière.» En revanche, au niveau du CHU de Beni Messous, sur les hauteurs d'Alger, où nous étions de passage hier, on apprendra que les professeurs exerçant au sein de cet établissement, les chefs de service, le personnel médical et paramédical, étaient en réunion dont l'ordre du jour avait trait à la grippe A en prévision de la campagne de vaccination annoncée par le ministre de la Santé.