A quand le début de la campagne de vaccination contre la grippe A qui terrorise, on ne peut mieux manifestement, une population se sentant laissée pour compte, tant qu'il est vrai que face à l'évolution du nombre de morts et de cas confirmés, l'esprit collectif se perçoit de plus en plus comme étant livré à lui-même ? Et même si campagne de vaccination il y a, qu'en est-il réellement de l'efficacité de vaccin importé par l'Algérie et qui est tant redouté avant même son utilisation par des pans entiers d'Algériens ? De tels questionnements, on les entend partout, à longueur de journée. On les ressasse sans cesse dans son propre quartier, on les retrouve vite partout dans la rue, dans son milieu professionnel, on les écoute en montant dans le bus, en allumant sa radio lorsqu'on est au volant de se son véhicule... Quant à la réponse, hélas, celle-ci n'existe nulle part! Ce qui est d'ailleurs de nature à susciter plus de panique auprès d'une population appréhendant ce maudit virus mortel de la grippe A avec une crainte à chaque fois accentuée. La sinistrose s'installe plus que jamais et les rumeurs les plus folles se rapportant aux effets négatifs les plus récents de la grippe A courent dans tous les sens. La peur de lendemains incertains s'empare de milliers de familles en centres urbains, dans le monde rural, bref, dans les quatre coins du pays. Face à une telle psychose faite de beaucoup de pessimisme, le ministère de la Santé se limite à alimenter régulièrement les médias et les organes de presse de l'évolution statistique du nombres de morts et de cas confirmés. A se fier au nouveau bilan, on en est à 32 morts recensés et quelque 553 cas confirmés. C'est là la teneur même du bulletin retransmis jeudi dernier par le ministère de la Santé dans lequel on apprend, en outre, que ce département s'emploie désormais à déterminer l'incidence réelle de cette pandémie au sein de la société. «L'augmentation prévisible de la fréquence de nouveaux cas nécessitera, à l'avenir, de s'appuyer sur les données du réseau de 34 sentinelles créées à la date du 13 juillet 2009 pour préciser le taux d'attaques du virus de la grippe A/H1N1 et déterminer l'incidence réelle de celle-ci', lit-on dans le même document. Saïd Barkat pronostique un nombre de 3600 morts à la fin 2010 En langage simplifié, cela équivaut à dire qu'effectivement le nombre de personnes contaminées par le virus de la grippe A pourrait bel et bien s'avérer beaucoup plus supérieur comparativement au chiffre de 553 cas confirmés annoncés ce jeudi par le ministère de la Santé. Ce que n'a pas manqué d'ailleurs d'indiquer ce ministère dans l'un de ses communiqué datant exactement d'une semaine et précisant ceci : «Le nombre probable de cas de grippe A/H1N1 cumulé à la date du 11 décembre 2009 est largement supérieur au total des cas confirmés». Cela dit, ce qu'il y a comme vérité la plus alarmiste au sujet de la propagation du virus de la grippe A en Algérie n'est autre que celle avouée par Saïd Barkat lui-même lors de son passage mercredi dernier sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Ce représentant du gouvernement a véritablement jeté un pavé dans la mare en annonçant que d'ici fin 2010, 10% de la population algérienne serait atteinte du virus de la grippe A qui pourrait tuer pas moins de 3600 individus d'ici-là. Au risque de se répéter, de tels propos n'émanent pas de n'importe quel quidam, mais bel et bien du premier responsable d'un secteur aussi sensible que le ministère de la Santé en ces moments critiques. Ainsi et face à l'évolution gravissime de la pandémie, la réplique et le ton alarmiste dont a fait usage le ministre sont aussi désastreux que l'est la première secousse d'un tremblement de terre de forte magnitude sur l'échelle Richter. En outre, et pour revenir aux huit nouvelles victimes décédées et portant le nombre de morts à 32 personnes, celles-ci sont issues de différentes régions du pays, à savoir Alger, Tizi Ouzou, Oran, Laghouat et Saïda.