Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué jeudi que les mesures d'incitation à l'accès à la construction et à la promotion immobilière au profit des citoyens, décidées dans le cadre de la loi de finances 2010, seront appliquées dès la signature de ce texte de loi par le président de la République. La cérémonie de signature interviendra, selon le ministre, le 31 décembre au siège de la présidence de la République à El Mouradia (Alger). En marge des travaux du Conseil national économique et social (Cnes), le grand argentier du pays a tenu à souligner que les textes d'application de la loi de finances 2010 ont été déjà produits. «Il n'y aura pas de retard dans la mise en œuvre des dispositions d'accès aux crédits immobiliers à taux de 1%. Nous avons préparé tous les textes nécessaires à la mise en œuvre des mesures d'encouragement du secteur immobilier», a répondu le ministre écartant les rumeurs sur d'éventuels retards dans la production des textes d'application de la loi de finances 2010. Sourire aux lèvres, Karim Djoudi vient rassurer les citoyens algériens voulant accéder au logement, notamment ceux qui ne sont pas sur la liste du logement social participatif (LSP) ou du logement public locatif (LPL). Toutes les décisions prises dans le cadre de la loi de finances 2010 seront appliquées dans les brefs délais, a ajouté le ministre des Finances, signifiant qu'il ne s'agit pas de l'encre sur papier. Pour rappel, les pouvoirs publics ont adopté des dispositifs pour mettre un terme à l'anarchie du secteur immobilier englouti dans une crise profonde. Parmi les mesures phares, il y a la bonification sur le coût du crédit bancaire, 1% du taux à la charge du bénéficiaire ayant un revenu de 1 à 6 fois le SNMG et de 3% du taux pour les revenus de 7 à 12 fois le SNMG. La revalorisation du SNMG permet à une large population de bénéficier des aides de l'Etat et d'échapper au diktat des opérateurs immobiliers et spéculateurs. Des dispositions ont été prises au profit des citoyens désireux de construire leur habitation dans le cadre du logement rural. Les salariés dont les revenus sont de 1 à 6 fois le SNMG bénéficient d'une aide publique frontale de 700 000 DA à laquelle s'ajoute une bonification sur le coût du crédit bancaire, 1% seulement du taux d'intérêt étant à la charge du bénéficiaire. Les personnes ayant des salaires allant de 7 à 12 fois le SNMG profiteront d'une bonification sur le coût du crédit bancaire, 3% du taux d'intérêt étant à la charge du bénéficiaire. L'acquisition du terrain est à la charge de l'Etat, notamment pour les projets de l'AADL et des aides sont accordées selon les régions aux promoteurs privés. Le délégué général de l'Association des banques et établissements bancaires (Abef), Abderrahmane Benkhelfa, avait considéré que ces mesures sont historiques pour un marché immobilier miné par des prix astronomiques et une offre très loin des capacités des ménages. A moyen terme, il y aura, selon lui, plus d'appartements et de logements que de demandeurs. Ce qui va conduire à une chute des prix des biens immobiliers au grand bonheur des citoyens. Pas de suppression du crédit documentaire S'adressant à la communauté des chefs d'entreprise, le ministre des Finances a écarté la suppression du crédit documentaire. «Il n'est pas question de supprimer le crédit documentaire. Le gouvernement envisage des facilités seulement pour les importateurs des matières premières destinées à la production», a tenu à préciser le ministre des Finances, estimant que cette mesure de paiement est le moyen le plus sûr et efficace dans le secteur bancaire procurant sécurité à l'entreprise et à l'établissement bancaire. Une réunion a regroupé mercredi les responsables du ministère des Finances, le patronat et la communauté bancaire. «Pour le Credoc, cette rencontre a permis aux banques et aux patrons d'échanger des informations, de s'expliquer sur certains aspects mais aussi d'identifier les éléments de facilitation dans les opérations de Credoc telles les modalités de réception des demandes, le coût des opérations ou encore la trésorerie», a-t-il expliqué. «Les deux parties ont proposé un certain nombre d'actions qui vont être discutées dans le cadre de comités d'experts sous l'égide du Premier ministre qui aura à travailler sur ce volet», a dévoilé le ministre.