Après les «fantasmes» de Roland Emmerich, qui a prédit la fin du monde pour fin 2012, voici que de sérieux scientifiques russes nous la promettent pour 2036. Les GI's, eux, n'en croient pas un mot. Et ils ont bien raison, «leur» fin du monde, c'est chaque matin que Dieu fait en Afghanistan. Sept agents de la CIA, des «reconstructeurs» en repérage, ont trouvé la mort dans un attentat revendiqué par les talibans. Un coup dur pour l'agence du renseignement US qui n'a pas eu le temps de digérer les remontrances du Président Obama à propos de la tentative d'attentat terroriste dans le ciel de Détroit. En deuil, les hauts responsables de la CIA n'auront pas tout le temps de se recueillir. De retour de Hawaï, le locataire de la Maison-Blanche veut les voir tous dans son bureau. Ce ne sera pas tout à fait le jugement dernier mais le Président veut savoir comment ils vont s'y prendre pour que plus jamais un Nigerian ne s'amuse à monter à bord d'un avion à destination des Etats-Unis avec un joujou explosif. Barak Obama devra les inviter à se pencher davantage sur la plus efficace et la plus rapide des méthodes pour guérir le mal djihadiste à la racine. La superpuissance peut mener autant de raids aériens au Yémen qu'elle le voudra, mais force est de reconnaître que la guerre se joue ailleurs. En Afghanistan et chez son voisin pakistanais. Et sur ces deux fronts, les nouvelles sont plutôt affligeantes. D'abord pour le gouvernement canadien qui devra faire face à son opinion publique suite à la mort de quatre soldats et d'une journaliste. Puis pour l'ensemble de la coalition occidentale qui voit la légitimité de sa guerre amputée d'une partie du personnel des Nations unies que Ban Ki-moon a sommé de faire ses valises. Ne serait-ce que pour ces deux mauvais signaux, le Président Obama se retournera-t-il une nouvelle fois vers le gouvernement de Kaboul et de celui d'Islamabad pour exiger d'eux plus de dynamisme coopératif ? Il risque d'envenimer les choses, au grand bonheur de ses adversaires républicains, qui ont décelé dans sa critique contre la CIA une manière de désigner quoi qu'il en coûte des boucs émissaires. Toujours est-il que le 44e Président des Etats-Unis joue essentiellement son mandat en Afghanistan alors qu'il aurait pu jouir de la latitude à le rendre historique en poussant le bouchon plus loin au Proche-Orient. Commencer pas demander au gouvernement de Netanyahu le sens de son moratoire sur le gel des implantations juives quand l'autorisation est délivrée pour la construction de 70 beaux logements ensoleillés à Al Qods-Est. Du folklore diplomatique ? Loin d'être l'idée du chef du Likoud, semble-t-il. D'autant qu'il vient de proposer la tenue d'un sommet pour la paix palestino-israélienne en Egypte. Sans les chefs politiques du Hamas qui comprennent mieux pourquoi Le Caire est en train de dresser un mur à trente mètres sous terre. Seul Mahmoud Abbas est convié à venir faire preuve de plus de souplesse sur les bords du Nil, l'ouverture de la nouvelle saison diplomatique dans la région est attendue dans les semaines à venir. Bien qu'en ce début d'année il consacre une grande partie de son temps à serrer la cravate aux chefs du renseignement US et à tenter de sécuriser le territoire américain via le prolongement des guerres préventives de W. Bush, le Président Obama s'invitera-t-il à ce sommet qui, historiquement, ne sera pas celui de la dernière chance ? Trop tôt pour dire s'il se sent prêt. Contrairement à l'opposant iranien Mir Moussavi qui dit ne pas craindre la mort et le leader nord-coréen Kim Jong-Il qui déclare vouloir la fin des hostilités avec Washington. Incontestablement, c'est reparti pour un an.