Le cancer du sein vient en première position des cancers prévalents chez la femme en Algérie. Pour cela, la caisse de sécurité sociale CNAS a lancé officiellement à partir d'hier et à travers ses cinq centres régionaux d'imagerie médicale dépendant de la CNAS situés à Jijel, Laghouat, Constantine, Maghnia et Alger, une campagne gratuite de dépistage du cancer du sein chez les femmes de 40 ans et plus. Le centre d'imagerie de la CNAS de Constantine a connu hier un mouvement inhabituel en raison du lancement de cette campagne. «Ce programme concerne toutes les assurées automatiquement dès qu'elles atteignent 40 ans», a précisé le Dr Salima Makriche, ajoutant : «nous avons un logiciel sur lequel nous procéderons à la convocation des femmes affiliées à la caisse durant cette semaine.» Les femmes ainsi conviées profiteront gracieusement d'une mammographie et seront encadrées par six médecins dont un cardiologue et un psychologue. «Celles qui seront suspectées seront orientées vers la chirurgie alors que les autres devront refaire un contrôle dans deux ans», selon toujours le Dr Makriche, car s'il est encore difficile de déterminer les causes exactes du cancer du sein, il est néanmoins possible de le détecter très tôt, et de rendre ainsi le traitement plus efficace afin de diminuer l'incidence de cette maladie en Algérie, dont le taux annuel d'évolution (3,4%) répondait aux critères de dépistage. Il est à préciser enfin qu'un programme de formation des ressources humaines pour gérer et prendre en charge les assurées dans le cadre de cette campagne a été préparé avec soin. D'ailleurs les femmes rencontrées hier au niveau du centre d'imagerie n'ont pas hésité à afficher leur satisfaction quant à l'organisation et l'accueil observés. Sur un autre volet, il y a lieu de s'interroger sur l'absence de coordination entre le ministère du Travail et de la Sécurité sociale et celui de la Santé pour cette campagne car c'est au secteur de la santé qu'incombe le suivi des femmes atteintes. Pour certaines des femmes malades beaucoup d'insuffisances sont observées étant donné le nombre de plus en plus croissant de cancers alors qu'il n'y a que deux centres de traitement fonctionnels à travers l'Algérie, ceux de Constantine et de Blida sur les quatorze inscrits.