Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, met à la disposition des femmes assurées sociales, âgées de 40 ans et plus, les moyens de faire gratuitement un dépistage précoce du cancer du sein. Cinq centres, affiliés à la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS), sont ouverts pour l'examen de mammographie. Le premier est le centre de dépistage et de soins (CDS) qui se trouve du côté du port d'Alger. C'est là qu'a été lancée hier l'opération nationale de dépistage, en présence du ministre et de ses collaborateurs. Les quatre autres sont les nouveaux centres régionaux d'imagerie médicale implantés à Jijel, Constantine, Laghouat et Meghnia. Des équipements de haute technologie y sont utilisés. Un logiciel est aussi mis en place pour identifier toutes les femmes qui doivent subir l'examen sans même qu'elles s'y inscrivent. Une convocation s'en suit pour un dépistage automatique. Précisons que seules les femmes assurées sociales ouvrent droit à cet examen, les autres restent à la charge du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Une louable initiative du ministère du Travail -alors qu'elle devrait venir de celui de la Santé- pour réduire le nombre de cas de cancers du sein en Algérie. L'action est d'autant plus méritoire que le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes. C'est aussi un grand investissement dont les résultats devraient être gratifiants à moyen et long terme pour la CNAS et le ministère du Travail du fait que le dépistage de la maladie permet un traitement précoce et donc une réduction assez importante des dépenses de la Sécurité sociale. La Caisse nationale d'assurances sociales engage donc de gros investissements pour assurer, en fin de compte, son propre développement sinon maintenir son équilibre financier. Compter sur les services du ministère de la Santé pourrait être vain. L'absence Saïd Barkat au lancement de cette opération nationale de dépistage suscite d'ailleurs des interrogations. La réussite de cette opération, la première en Algérie, risque toutefois de buter sur un problème : le manque de radiologues. «Nous avons un déficit en radiologues», a souligné hier Tayeb Louh. Pour combler ce déficit, il a été fait appel à un spécialiste dans la lecture de l'imagerie médicale qui s'occupera des cinq centres à la fois, grâce à l'Intranet. Le Dr Benzerga, puisque c'est de lui qu'il s'agit, devra répondre aux questions des radiologues de Jijel, de Constantine, de Laghouat, de Meghnia et bien sûr d'Alger, à partir d'Alger. Une solution provisoire en attendant l'arrivée de radiologues professionnels dans les cinq centres existants et d'autres qui seront peut-être ouverts prochainement à travers le pays. K. M.