L'Union nationale des paysans algériens (UNPA) compte saisir le premier ministre pour demander l'organisation d'une tripartite dédiée au secteur agricole. L'annonce a été faite jeudi par Mohamed Alioui, président de l'UNPA, selon qui cette tripartite se tiendra entre le gouvernement, l'UNPA et la Chambre nationale d'agriculture. Cette tripartite aura pour objectif de soulever les problèmes auxquels fait face le secteur agricole et débattre des questions socioéconomiques des agriculteurs. Parmi les questions qui doivent être soulevées figure l'accélération de la publication des textes d'application de la loi sur la gestion des terres agricoles relevant des domaines de l'Etat par concession afin de résoudre le problème des exploitations agricoles abandonnées. Le volet portant sur le matériel a été également évoqué par les agriculteurs qui revendiquent la fourniture d'un équipement agricole de qualité, notamment pour ce qui concerne les tracteurs et les moissonneuses-batteuses. Ils contestent ainsi les récentes mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2008 encourageant l'acquisition du matériel agricole fabriqué localement. Le renouvellement du matériel vétuste est ainsi mis en cause en raison des réticences affichées par les intervenants du secteur au sujet de la qualité des engins fabriqués localement. Outre leurs prix exorbitants, ces derniers, attestent les professionnels, ne répondent pas aux normes requises, notamment les tracteurs (60 chevaux) au lieu des 80 chevaux réglementaires. Et pourtant, des facilitations sont prévues par la loi de finances complémentaire 2009 pour l'acquisition de matériel agricole de fabrication algérienne, notamment la vente dans le cadre des contrats de crédit-bail dont les loyers sont exemptés de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) jusqu'à 2018. Malgré la volonté du ministère de l'Agriculture de soutenir les céréaliculteurs pour acquérir de nouvelles moissonneuses-batteuses, il a été relevé aussi que la moyenne d'âge des 8 600 moissonneuses-batteuses utilisées par les coopératives céréalières est de 18 ans. De nouvelles fédérations de filières en vue Outre la question des équipements agricoles, l'aspect organisationnel des filières a été également évoqué. Mohamed Alioui a annoncé, dans ce contexte, la création de la Fédération nationale des éleveurs qui tiendra son congrès constitutif fin février prochain. La création de cette organisation professionnelle aura pour mission d'améliorer la prise en charge de la filière et sera placée sous l'égide de l'UNPA. Selon le président de la Chambre nationale d'agriculture, M. Ould El Hocine, cette fédération se chargera de la défense des droits des éleveurs et de la résolution de leurs problèmes afin de préserver une richesse animale évaluée à 20,2 millions de têtes. Les intervenants, selon l'APS, ont souligné le rôle important de cette instance dans l'organisation du marché des viandes rouges qui connaît des fluctuations. Elle interviendra aussi pour défendre les droits sociaux des éleveurs et de leurs familles. Au regard de son importance dans la production nationale, la filière oléicole s'achemine aussi vers la création d'une organisation professionnelle, a annoncé M. Alioui, précisant qu'une Fédération nationale des oléiculteurs sera mise en place prochainement. Réagissant à la hausse des prix des produits agricoles frais, les professionnels du secteur revendiquent la création d'avantage de marchés hebdomadaires et de marchés de gros pour permettre aux fellahs de commercialiser leur production directement et éviter les intermédiaires qui pratiquent la spéculation et influent sur les prix au niveau des marchés. Pour le président de l'UNPA, «le fellah est responsable de la production et non de la commercialisation sachant que l'augmentation des prix des fruits et légumes nuit à la fois au fellah et au consommateur».