Mohamed Alioui a martelé à plusieurs reprises qu'il ne défendra jamais un fellah qui a revendu sa terre ou qui l'a détournée de sa vocation initiale. Le gouvernement s'apprête à rencon-trer, dans quelques jours, les responsables de l'Union nationale des paysans algériens pour discuter des problèmes du secteur. L'information a été confirmée par le SG de cette organisation au cours d'un meeting qu'il a animé jeudi à Mascara. Cette information, prise dans le contexte de la conjoncture actuelle marquée par un débat sur le foncier agricole et sur les crédits octroyés dans le cadre du Fnrda, traduit dans une large mesure l'intérêt des pouvoirs publics qui veulent parvenir à un véritable assainissement du secteur de l'agriculture, devenu, ces dernières années, une véritable vache à traire pour certains. Mohamed Alioui qui intervenait dans le cadre d'une rencontre régionale des cadres de son organisation, a martelé à plusieurs reprises qu'il ne défendra jamais un fellah qui a revendu sa terre ou qui l'a détournée de sa vocation initiale. Le message est très clair puisqu'il rejoint le discours officiel qui se veut aujourd'hui très ferme. Les auteurs de dépassements constatés seront sévèrement punis, avait annoncé le ministre de l'Agriculture, il y a quelques jours. Dans la loi de finances 2005, 4% ont été consacrés au secteur. Cette somme qui a pour objectif la relance du secteur, ne peut pas à l'heure actuelle, couvrir tous les chantiers qui y seront lancés. C'est pourquoi, le SG de l'Unpa a appelé les pouvoirs publics à augmenter cette enveloppe pour la porter à 10%, un minimum pratiqué dans les autres pays et une moyenne susceptible de plaider pour l'Algérie dans sa prochaine adhésion à l'OMC. La rencontre du gouvernement avec l'Unpa, qualifiée déjà de bipartite par certains, pourrait avoir lieu avant la fin de cette semaine, selon des sources de l'Unpa. Elle semble traduire, dans une large mesure, l'intérêt des pouvoirs publics à l'assainissement du secteur. Toutefois, cet enthousiasme est tempéré par la réaction de certains fellahs qui ne sont pas affiliés à cette organisation. Ces derniers estiment qu'en invitant l'Unpa seule à ces discussions, le gouvernement commet un impair qui pourrait entraver la volonté affichée d'assainir le secteur. M.Alioui, qui avait appelé les fellahs à soutenir la démarche de la réconciliation nationale et l'amnistie générale, a appelé les pouvoirs à faire un effort en direction des fellahs qui sont les premiers à avoir souffert des affres du terrorisme. «Tout doit être fait pour encourager les fellahs à retourner vers leurs terres, et pour ce faire, il faudrait faire preuve d'un engagement certain dans la voie de l'assainissement», a notamment déclaré le SG de l'Unpa qui a déclaré attendre beaucoup de sa prochaine rencontre avec le gouvernement.