Un incident a failli se produire vendredi au stade de Coqueiros où s'est déroulé l'entraînement de l'équipe algérienne. Cette dernière est arrivée à 17h10, alors que sa séance devait débuter à 17h00 (la veille, un communiqué est paru dans le site internet de la FAF, indiquant que cet entraînement devait commencer à 15h30). Une vingtaine de minutes plus tard, un autre bus stoppa devant le portail du stade de Coqueiros. C'était celui qui transportait l'équipe malienne qui avait elle aussi programmé une séance d'entraînement dans ce stade, mais à 17h30. Incontestablement, il y avait une sorte de carambolage, parce qu'il était difficile de croire que les deux équipes allaient occuper le terrain en même temps. Pendant que les joueurs maliens étaient restés dans leur bus, leurs dirigeants étaient allés voir quand l'équipe d'Algérie allait terminer son travail et libérer le terrain. Leur chef de délégation, qui n'est autre que le premier vice-président de la Fédération malienne de football et le président du club du Stade malien, récent vainqueur de la Coupe de la CAF, s'en est pris verbalement à l'organisation de la CAN. «Ils font du n'importe quoi, nous a-t-il dit. L'autre jour, ce fut la même chose avec l'équipe d'Algérie, et nous avions accepté d'attendre, mais aujourd'hui on ne peut pas le faire. Demain, nous avons un avion à prendre pour Cabinda et nous ne pouvons pas décaler cet entraînement.» Le responsable de la fédération malienne nous a indiqué que l'équipe du Malawi avait vécu le même épisode que la sienne avant son match contre l'Angola. «Les Malawites avaient été obligés d'annuler la séance. Il faut dire à votre staff technique de se méfier de l'organisation, d'autant que votre équipe va jouer contre l'Angola lors de la dernière journée. Ils sont bien capables de la programmer à un moment où le terrain sera occupé.» Près d'une demi-heure plus tard, les joueurs maliens, précédés de leur entraîneur Stephen Keshi, sont descendus de leur bus et ont tenté de rejoindre leur vestiaire. Peine perdue, on leur a fait savoir qu'ils ne pouvaient pas accéder au stade tant que les Algériens l'occupaient. Sur ce, c'est Keshi en personne, accompagné du responsable de la fédération malienne, qui s'est dirigé vers les responsables de la délégation algérienne pour voir s'il n'y avait pas une possibilité de régler la chose. Les joueurs, eux, dont les stars comme Seydou Keita, Mahamadou Diarra, Frédéric Oumar Kanouté ou Mohamed Lamine Sissoko, étaient assis dehors à même le sol, attendant une réponse de leurs responsables. Lesquels responsables sont revenus bredouilles et visiblement en colère. Il semble que Rabah Saâdane ait refusé de libérer le terrain, ni même de leur prêter une moitié de terrain. En regagnant le bus, Keshi n'a pas hésité à nous déclarer : «En 2002 lors de la CAN au Mali, j'entraînais le Nigeria et j'avais accepté de partager le terrain d'entraînement avec Rabah Madjer, l'entraîneur algérien.» Quant au responsable de la fédération malienne, il ne voulait pas s'exprimer, mais au moment de monter dans sa voiture, vu que l'entraînement venait d'être annulé, il nous a dit : «Je souhaite à l'équipe d'Algérie de ne pas subir ce que nous venons de subir.»