La campagne de vaccination des femmes enceintes et des personnes vulnérables contre le virus de la grippe A/H1N1, lancée depuis une quinzaine de jours, ne connaît pas d'afflux, selon des sources qui affirment que cette désaffection est surtout liée aux appréhensions des citoyens qui ont emboîté le pas aux médecins, qui ont tourné le dos au vaccin depuis son arrivée en Algérie. A ce jour, seules 112 personnes se sont fait vacciner contre la grippe A, selon un bilan établi pour la première semaine par la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH) de la wilaya d'Oran, un chiffre dérisoire si on compte les femmes enceintes, les personnes du troisième âge et les enfants. Si les médecins continuent de «bouder», les éléments des corps constitués n'ont pas encore répondu aux invitations à se faire vacciner même si on affirme du côté de la DSPRH qu'officiellement, la campagne de vaccination de ce segment de la société n'a pas encore officiellement démarré. Pour renverser cette situation, des initiatives ont été envisagées à Oran. A ce titre, on parle d'une campagne de sensibilisation qui mobilisera les ondes de la chaîne locale Radio El-bahia et le mouvement associatif. Même si on estime que cette action n'aura pas un grand impact, on l'inscrit dans le cadre des efforts des pouvoirs publics pour amener le maximum de personnes exposées au virus à se faire vacciner. Dans le même cadre, des associations de parents d'élèves ont affirmé qu'elles s'opposeront à toute tentative de faire vacciner leurs enfants. «Nous avons eu vent d'une campagne de vaccination qui sera lancée dans les établissements et nous refusons que nos enfants servent de cobayes. Tant que le danger d'effets secondaires du vaccin n'est pas écarté, nous nous opposerons à toute tentative de faire vacciner nos enfants», dira un responsable d'une association de parents d'élèves à Es-Sedikkia. Au niveau de la DSPRH, on infirme le lancement dans les établissements scolaires d'une campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1. «Pour le moment, les appréhensions des parents ne sont pas justifiées puisque à ce jour aucune décision de faire vacciner les élèves n'a été prise», affirme une source de cette structure. Pour sa part, un médecin que nous avons rencontré à Oran n'a pas manqué de souligner que le temps est venu de lever l'alerte contre la grippe A. «En France et dans d'autres pays européens, le pic de l'épidémie est dépassé et l'alerte a été levée. Ce sont des pays caractérisés par un climat froid et qui enregistrent un mouvement de voyageurs important, mais cela ne les a pas empêchés de lever l'alerte et de décréter la vaccination acte volontaire et facultatif», affirme-t-il.