Ils pouvaient bien lever les bras au ciel, les joueurs algériens, à l'issue de leur match contre les Angolais.Ils venaient d'obtenir le match nul qui leur permettait d'atteindre les quarts de finale de la CAN, mais grâce aussi à la victoire de l'équipe malienne sur celle du Malawi, dans l'autre match de ce groupe A qui se jouait à la même heure que celui de Luanda. Cette qualification pour le tour suivant, les Verts étaient allés la chercher au prix d'un immense effort, quand on sait que dès leur entrée dans la compétition, ils avaient lourdement chuté devant des Malawites dont on disait qu'ils se suffisaient de leur présence dans la phase finale de la CAN. Après une belle réaction face aux Maliens, il restait aux Algériens de bien faire les choses face aux Angolais afin d'accrocher ce fameux billet pour les quarts de finale de la compétition qu'ils s'étaient fixé comme objectif en venant ici en Angola. Et le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'ont pas eu tellement à se démener pour obtenir le point du match nul face à une équipe angolaise qui n'avait vraiment rien de terrible, en dépit du fait qu'elle avait presque la totalité du public du stade du 11 Novembre qui lui était acquise. Nous n'allons tout de même pas diminuer la performance des Algériens en tablant sur une prétendue faiblesse de leur adversaire, mais les faits obligent à expliquer que cette équipe angolaise aura bien du mal à remporter la CAN que son pays organise, si elle continue à jouer de la sorte. Un Saâdane serein Il n'empêche que l'équipe d'Algérie va se retrouver en quarts de finale comme elle l'avait fait lors de sa dernière participation à une phase finale de la CAN, en 2004, en Tunisie. Avec l'espoir d'aller un peu plus loin cette fois-ci, puisqu'on se souvient qu'en 2004 la route des Verts s'était arrêtée au stade des quarts de finale en se faisant éliminer par le Maroc. Mais selon toute vraisemblance, c'est la Côte d'Ivoire qui pourrait être proposée aux Verts, à savoir un très gros morceau, les Eléphants ivoiriens étant, en ce moment, les grands favoris de cette compétition. Mais nous n'en sommes pas encore là. L'essentiel pour l'instant est de savourer cette qualification pour les quarts de finale inespérée depuis le faux pas face au Malawi. Dans l'affaire, ce sont les joueurs qui sortent grandis de cette épreuve, eux qui avaient pour mission d'effacer l'humiliation de la première journée et qui l'ont fait au prix de très gros efforts. Avec eux, le staff technique obtient une sorte de revanche sur le sort, lui qui avait dû essuyer les critiques après le match contre le Malawi. Rabah Saâdane surtout qui savait qu'on l'attendait au tournant si jamais l'équipe algérienne avait été éliminée dès le premier tour. Le coach national va pouvoir attendre le prochain match en toute sérénité pour avoir su mener l'équipe à une réaction à laquelle bien peu de gens croyaient. Saâdane pourra même considérer un éventuel match contre la Côte d'Ivoire comme une sorte de cerise sur le gâteau, sachant que personne ne pourra lui en vouloir en cas d'échec des Verts face aux favoris ivoiriens. Il s'agira d'ailleurs d'un test pour ces derniers en prévision de la prochaine Coupe du monde face à des mondialistes comme eux. Il ne fait pas de doute que cette équipe algérienne, qui est revenue de loin dans ce parcours de la CAN 2010, va intéresser pas mal de sélectionneurs qui vont se mettre à la superviser de près. Notamment ceux des équipes d'Angleterre, de Slovénie et des USA, ses futurs adversaires lors de la Coupe du monde. Une sélection qui n'a pas été gâtée par les blessures, puisque avant même que la compétition ne débute, Antar Yahia et Mourad Meghni ont garni l'infirmerie, suivis par la suite par Bezzaz et Saïfi. Cependant, il faudrait s'attendre à voir Saâdane récupérer les deux premiers d'ici peu, Meghni ayant même effectué sa rentrée parmi les Verts dans les dernières minutes du match contre l'Angola. Et puis comment négliger le départ précipité de Khaled Lemmouchia, qui a quitté l'équipe sur un coup de tête après le match contre le Malawi, match qu'il n'avait pas joué. Dans un entretien accordé à un de nos confrères de la presse française, Saâdane a expliqué que le joueur avait des raisons personnelles pour partir, et que pour lui il pouvait très bien être convoqué en sélection par lui-même. Comme quoi, l'entraîneur national veut jouer au magnanime tout en sachant que des joueurs perdent leur self-control à certains moments et en viennent à le regretter. Un coach national qui a su organiser son équipe au fil des minutes face aux Angolais notamment vers la fin du match, lorsqu'il fallait gérer le score et le temps. A ce moment-là, Saâdane mit en application un système à forte connotation défensive, notamment avec un milieu très renforcé où Karim Ziani et Mansouri excellèrent en conservant le ballon et en accélérant le jeu lorsqu'il le fallait. Une tactique payante qui mena Algériens et Angolais jusqu'au partage des points et par-là même à la qualification pour les quarts de finale. Mieux qu'en 1986 Une consécration méritée pour les Verts qui ont réagi comme il le fallait à la gifle reçue contre le Malawi et qui, désormais, lorgnent leur quart de finale du 24 janvier contre, certainement, la Côte d'Ivoire. Un match où ils ne partiront pas favoris eu égard à la renommée de l'adversaire et du nombre impressionnant de vedettes qui étoffent son effectif. Mais l'équipe algérienne a appris à affronter de telles sélections et à disputer des matches à très grand enjeu. Les Egyptiens, champions d'Afrique en titre, en savent quelque chose. Des Egyptiens que les Verts pourraient affronter en demi-finale si les deux équipes parvenaient à passer victorieusement le cap des quarts de finale. On imagine d'ici ce qu'un tel match pourrait soulever comme passion. Ce pourrait être un remake du rendez-vous du 18 novembre 2009 où les Algériens étaient sortis à leur avantage. Des Algériens qui commencent à ne douter de rien dans cette CAN. En tout cas, ils ont déjà fait mieux qu'en 1986, année de leur dernière participation à une Coupe du monde. Avec Rabah Saâdane aux commandes, l'équipe d'Algérie n'avait pas dépassé le stade du premier tour lors de la CAN. Le coach national pourra se dire qu'il a fait mieux qu'en Egypte cette année-là.