Les Verts n'avaient aucun intérêt à «arranger» le nul Honni soit qui Mali pense ! Les Maliens ont très mal digéré leur élimination en Coupe d'Afrique des Nations. Faciles vainqueurs du Malawi, lundi à Cabinda, sur le score de trois buts à un, les Aigles du Mali ne décolèrent pas de se retrouver hors course, après un bon retour dans la compétition. C'est ainsi qu'ils ont décidé de protester officiellement auprès de la CAF contre le comportement en deuxième mi-temps notamment de l'Angola et de l'Algérie qui ont refusé de se découvrir, au risque de compromettre leurs chances de passer au prochain tour de cette CAN 2010. Les Maliens reprochent aux deux sélections d'avoir livré un «non-match total». Le Mali demande la défalcation d'un point pour les deux équipes, ce qui éliminerait l'Algérie et le Malawi dans ce groupe A et qualifierait automatiquement le Mali et l'Angola. Pour défendre leur cause, les responsables de la Fédération malienne de football ont mis en exergue le match Cameroun-Egypte de la CAN 2001(juniors), à l'issue duquel les deux équipes, coupables de n'avoir pas respecté l'éthique, avaient été privées des points de la rencontre. «Nous venons protester avec véhémence contre le comportement des équipes algérienne et angolaise», a écrit le secrétaire général de la fédération malienne Boubacar Thiam dans un courrier adressé à la CAF. «La deuxième mi-temps de cette rencontre a été un non-match total, les deux équipes refusant systématiquement de jouer pour conserver le score de zéro partout, suffisant pour leur qualification. Cette attitude anti-sportive, contraire à l'éthique et au fair-play prônés par la FIFA et la CAF doit être condamnée avec la dernière énergie. Elle n'honore pas le football africain et le football tout court. Nous espérons que la CAF prendra les mesures disciplinaires qui s'imposent», a-t-il poursuivi. A vrai dire, dans cette affaire, les Maliens sont mal tombés puisque l'Angola tout comme l'Algérie n'avaient pas intérêt à s'aventurer dans ce duel. Surtout pas en toute fin de rencontre lorsque le Mali avait mis un terme au suspense en ajoutant un troisième but qui a scellé définitivement la qualification des deux formations en quarts de finale. Autrement dit, c'est le Mali qui a transformé les dernières minutes du match Angola-Algérie en «non match». D'autre part, joint par nos soins, un membre fédéral nous a confirmé que cette protestation n'a aucune chance d'aboutir, sachant qu'aucune réglementation n'oblige une équipe à déserter son camps lors des ultimes moments de la rencontre, juste pour prouver qu'elle joue le jeu : «Ce sont des réserves infondées franchement, le match sera homologué en son résultat initial», nous dira notre interlocuteur. Moumen A. -------------------- Les Verts n'avaient aucun intérêt à «arranger» le nul Honni soit qui Mali pense ! Lorsque l'Algérie avait battu l'Egypte à Blida, les Egyptiens ont crié à l'intoxication. Lorsqu'elle avait battu la Zambie à Chililabombwe, les Zambiens avaient crié à la chance. Lorsqu'elle avait battu les Egyptiens à Khartoum, les Egyptiens avaient crié aux agressions contre leurs supporters. Maintenant que l'Algérie réussit un nul face au pays organisateur de la CAN, l'Angola, qui lui permet de passer aux quarts de finale, les Maliens crient à la tricherie. Cela tend à devenir une habitude : à chaque fois que l'Algérie réalise une belle performance, cette dernière est entourée de suspicion. C'est comme si certains voulaient faire croire que les Verts ne peuvent pas se permettre une victoire propre. C'est d'un ridicule affligeant. Il aurait suffi que le Malawi égalise pour éliminer l'Algérie Le plus affligeant est qu'on ait pu croire qu'Angolais et Algériens se soient entendus sur le dos des Maliens, comme si la lutte pour les deux premières places était réduite à trois sélections. En fait, le Malawi était également dans la course au coup d'envoi des deux matches et un nul ou une victoire de la sélection malawite aurait condamné l'Algérie. Il aurait été question de tricherie si le nul entre l'Angola et l'Algérie aurait suffi à les qualifier, quel que soit le résultat de l'autre match. Mais cela n'était pas le cas puisque un nul du Malawi, qui ne perdait que par 2 à 1 au début de la deuxième période, aurait éliminé les Algériens. Ces derniers n'avaient donc aucun intérêt à «s'entendre» avec les Angolais pour réaliser un nul. Les Maliens ont marqué trop tôt En fait, si prudence il y a eu au cours de la deuxième mi-temps, c'est parce que le Mali menait par deux buts d'écart contre le Malawi à la mi-temps. Puisque les Maliens craignaient un «arrangement» entre Algériens et Angolais, il ne fallait pas qu'ils donnent l'impression d'enfoncer les Malawites dès les premières minutes. C'est parce qu'ils ont appuyé trop tôt sur l'accélérateur qu'ils ont «rasséréné» les équipes d'Angola et d'Algérie. Même si un but ne se commande pas, ils auraient pu faire preuve d'une gestion intelligente du match en faisant en sorte de mettre en danger, même à distance, l'Angola ou l'Algérie, avant d'accélérer à la fin du match et porter l'estocade face au Malawi. Il fallait battre l'Angola et l'Algérie et non compter sur eux Ceci sans oublier qu'en définitive, et comme l'a si bien dit le sage Kanouté, le Mali ne doit s'en prendre qu'à lui-même pour s'être mis dans une position inconfortable, au point de dépendre du résultat d'un autre match. Si les Maliens avaient fait le travail contre l'Angola lors du match d'ouverture ou face à l'Algérie, ils n'en seraient pas là. Plutôt que d'attendre une offrande de leur part, il fallait battre l'Angola et l'Algérie. Avant la rencontre face aux Verts, le Mali était quand même devant, mais en ratant ce match, il a été repoussé derrière. Donc, avant de blâmer autrui, il faudrait commencer par se remettre en cause soi-même. Et puis, quand bien même l'Angola ou l'Algérie aurait ouvert le score, qu'est-ce qui prouve que l'autre équipe ne serait pas parvenue à égaliser ? Ce n'était pas très élégant, mais tout à fait dans les règles Depuis que la FIFA a instauré l'obligation, dans les phases des poules des compétitions organisées sous son égide ou sous l'égide de Fédérations ou de Confédérations qui y sont affiliées, pour les équipes figurant dans un même groupe de jouer les matches de la dernière journée à la même heure, on ne peut plus parler de tricherie puisque les matches se déroulent simultanément, avec des évolutions au score qui peuvent être imprévisibles. Il se trouve que le cours des deux rencontres de la poule A de la CAN ont arrangé les affaires des Algériens et des Angolais, tout simplement. Ce n'était pas très élégant, mais c'était tout à fait dans les règles du jeu. Un coup de Jarnac, sans plus. De là à parler de tricherie, honni soit qui mal y pense ! Les multiples occasions que les deux équipes se sont procurées au cours du match démontrent bien qu'il y avait bien une volonté chez chaque équipe de gagner le match. Tout le reste n'est que gesticulations de mauvais perdants. F. A-S.