Alors que l'équipe d'Algérie aurait dû assurer, dès la seconde journée de cette CAN 2010, sa qualification aux quarts de finale, elle se retrouve dans l'obligation de réussir un authentique exploit lors de la troisième et dernière journée de son groupe pour atteindre l'objectif de faire partie des huit meilleures sélections de cette compétition. Comme exploit, il lui sera demandé de battre ni plus ni moins l'équipe du pays organisateur qui a, elle, tablé, depuis fort longtemps, sur un succès final dans cette CAN. Tout cela par la faute d'une mauvaise appréciation de son premier match face à ce qui était considéré comme le onze le plus faible du groupe, nous avons nommé l'équipe du Malawi. Mauvaise appréciation qui l'avait conduite à subir la domination de son adversaire qui lui a passé une très net 3-0 qui lui restera, pendant longtemps, en travers de la gorge. Depuis, les Verts ont su réagir face au Mali et on pu enregistrer une victoire qui les a relancés dans la course à la qualification pour le tour suivant. Seulement, pour concrétiser cet objectif, ils vont devoir faire mieux que contre le Mali, à savoir battre une sélection d'Angola qui aura l'avantage de jouer chez elle, devant son public. Autant dire qu'ils auront une espèce d'Everest à escalader même si le onze angolais ne passe pas pour être une des meilleures sélections d'Afrique en ce moment. Si nous parlons d'Everest c'est parce que tout le monde sait que dans chaque compétition de ce niveau, l'équipe du pays organisateur bénéficie de quelques largesses de la part du propriétaire de l'évènement, en l'occurrence la Confédération africaine de football. Pour celle-ci, il est très important que l'équipe locale reste le plus longtemps possible dans la compétition. Ceci obéit à des considérations essentiellement financières, les sponsors de la compétition et les télévisions ne sachant que faire d'une compétition sans équipe qui attire du monde et en la circonstance il n'y a que celle de l'Angola qui peut le faire. Un match nul pourrait suffire La dernière fois qu'une équipe d'un pays organisateur a été éliminée dès le premier tour c'était en 1994 en Tunisie. Depuis, il y a eu 7 éditions de la CAN et à chaque fois l'équipe nationale locale est parvenue à se qualifier pour les quarts de finale. Ce genre d'équipe, le onze d'Algérie l'a souvent affrontée en phase finale de la CAN et jamais il n'est parvenu à obtenir face à lui ne serait-ce qu'un match nul. Lors de chaque sortie, c'est une défaite des Verts d'Algérie qui a été enregistrée, sauf en 1988 où les Algériens avaient réussi à l'emporter à Casablanca, face aux Marocains, pour le compte du match de classement, à l'issue de la série de tirs au but (score à la fin du match : 1-1). C'est ainsi qu'en 1968, ils s'étaient inclinés, 3-1, lors du premier tour face à l'Ethiopie. En 1980, les Algériens étaient parvenus à se hisser jusqu'à la finale où ils avaient cédé devant une équipe du Nigeria trop forte pour eux (3-0). En 1996, c'est en quart de finale qu'ils avaient sombré devant l'Afrique du Sud (2-1).En 1998, ils avaient été dominés par l'équipe du Burkina Faso lors du premier tour (2-1). Enfin, en 2002, c'est l'équipe du Mali qui les avaient renvoyés précocement chez eux, à l'issue du premier tour (2-0). C'est dire que de telles données ne plaident pas du tout en faveur d'un succès des Verts ce soir dans le stade 11 Novembre. Mais il est vrai qu'ils n'ont pas un besoin absolu d'un succès face aux Angolais pour assurer leur qualification pour les quarts de finale. En effet, ils pourront toujours compter sur un match nul, étant entendu qu'ils devront dans ce cas tendre une oreille du côté de Cabinda où se jouera l'autre match du groupe entre l'équipe du Mali et celle du Malawi. Et en cas du partage des points avec les Angolais, les Algériens devront miser sur un succès des Maliens dans la confrontation de Cabinda. Grâce à un goal average particulier qui leur est favorable par rapport aux Maliens, ils verraient ainsi les portes des quarts de finale s'ouvrir pour eux. Mais si jamais les Malawites venaient à l'emporter ou à faire match nul face aux Aigles maliens, l'unique alternative pour la qualification des Verts au tour suivant sera un succès de leur part face à l'Angola. Peut-on croire que l'équipe d'Algérie est capable d'un tel exploit ce soir ou à tout le moins d'obtenir le partage des points ? Si l'on part du principe cité plus haut, disant que l'équipe locale est toujours favorisée, la réponse est non. Mais le football étant ce qu'il est, l'idée de voir les Verts l'emporter ce soir n'a rien de saugrenu. Nous étions à Khartoum le 18 novembre dernier, jour où cette équipe d'Algérie a obtenu sa qualification pour la Coupe du monde en battant l'équipe d'Egypte. Ce n'est pas qu'elle ait fourni en cette occasion une prestation de qualité mais nous sommes sûrs que si les joueurs algériens développaient ce soir la même énergie et le même état d'esprit, ils sont en mesure de faire céder l'équipe d'Angola, même sur son terrain, même devant son public, même devant les dignitaires de la CAF. Mais la question est là : cette équipe d'Algérie-là peut-on la retrouver ? Ses joueurs sont-ils animés de la même motivation que le 18 novembre dernier ? Il ne faut pas oublier que ce jour-là il s'agissait d'un match où la qualification à la Coupe du monde était en jeu. En outre, l'adversaire était l'équipe d'Egypte qui avait battu l'équipe d'Algérie trois jours plus tôt au Caire dans des conditions qui n'avaient rien à voir avec l'esprit sportif. Les joueurs algériens étaient animés d'une soif de revanche à Khartoum qu'ils n'auront peut-être pas ce soir. D'autant que la rumeur laisse entendre qu'ils ne font de cette CAN qu'une simple péripétie dans leur marche vers la Coupe du monde. Bezzaz indisponible C'est dire le travail psychologique qui a échu à Rabah Saâdane, forcé de mobiliser des troupes qui paraissaient avoir la tête en Afrique du Sud. Cette mobilisation sera d'autant plus exigée que l'adversaire angolais risque bien de se présenter avec une équipe amoindrie par rapport à ses deux premières sorties. En effet, le staff technique angolais se plaignait du fait que quatre joueurs étaient blessés et avaient de fortes chances de rater le match de ce soir. Mais il n'y a pas que cela. En effet, le coach angolais, José Manuel, a indiqué que le staff médical faisait tout ce qui était en son pouvoir pour remettre sur pied les deux attaquants vedettes de l'équipe, Flavio et Gilberto. En outre, l'équipe angolaise a fait bonne figure face au Malawi, mais face au Mali, elle avait été incapable de résister à un tonitruant retour de son vis-à-vis qui lui avait remonté quatre buts. Mais plus que sur un éventuel handicap de son adversaire, le onze d'Algérie devra compter avant tout sur lui-même. Il a, ne l'oublions pas, un statut à défendre, celui d'être un futur mondialiste. C'est une marque à ne pas négliger et l'équipe d'Algérie se doit de préserver son image et sa renommée toute neuve. Pour ce faire, Rabah Saâdane sera tenu de mettre en place un dispositif tactique capable de bloquer toute velléité adverse et de donner assez de moyens à sa ligne d'attaque pour qu'elle aille au bout de son objectif. Il y a quelques jours, l'entraîneur national a indiqué qu'il se pourrait que Antar Yahia joue un match dans cette CAN mais vu l'importance de la confrontation de ce soir il nous étonnerait fort que le défenseur de Bochum soit aligné contre les Angolais. Ce qui suppose que Bougherra sera conservé dans l'axe de la défense avec Halliche mais on ne prendra pas le pari de voir Laïfaoui être positionné dans le rôle de défenseur latéral droit. Quant au système offensif, il faudrait s'attendre à la titularisation du duo qui avait joué contre les Maliens, à savoir Matmour et Ghezzal, mais Saâdane va devoir résoudre le problème posé par l'indisponibilité pour au moins 8 jours de Bezzaz pour blessure à un genou et peut-être celle de Saïfi, bien que celui-ci ne serait que légèrement blessé. Le coach national affirme que l'absence de ces deux joueurs ne le perturbe pas tellement. On voudrait bien le croire à la veille d'un match où les Verts joueront leur avenir dans cette CAN. Les deux fois où les Algériens ont disputé une Coupe du monde, ils avaient pris part à une phase finale de la CAN. En 1982, en Libye, ils étaient parvenus à se qualifier en demi-finale où ils avaient cédé devant le Ghana, alors qu'en 1986, en Egypte, ils n'avaient pas réussi à dépasser le premier tour. Quelle sera l'issue de ce soir ? Réponse aux environs de 18h45.