Le virevoltant ailier gauche de l'équipe d'Algérie de 82, Salah Assad, suit lui aussi assidûment les péripéties de cette CAN 2010 et plus particulièrement le parcours des Verts qui, selon lui, sont en train de monter en puissance. Ce qui le rend définitivement optimiste pour le rendez-vous des quarts face à la Côte d'Ivoire. Que pensez-vous de ce premier parcours des Verts dans cette CAN 2010 ? Bon c'est vrai que l'équipe nationale a quelque peu raté l'entame de la compétition avec cette défaite face au Malawi mais très vite elle est montée en puissance en remportant le match face au Mali et en assurant la qualification devant le pays organisateur qu'est l'Angola. Justement pour ce match face à l'Angola les avis sont partagés, certains disent que la prestation des Verts a été bonne et d'autres sont moins élogieux. Et vous, qu'en pensez-vous ? Face aux Angolais, nos joueurs ont été bons et quelquefois même très bons durant au moins 60 minutes en dominant collectivement et techniquement leur adversaire, et ensuite connaissant le résultat de l'autre match il est normal que chacune des deux équipes prend moins de risques, c'est tout à fait naturel. Bon c'est vrai qu'on aurait très bien pu gagner ce match car nous étions plus forts. Il y a eu franchement de très bonnes choses, surtout en première mi-temps. Si on avait gagné cela nous aurait permis par exemple d'éviter la Côte d'Ivoire en quarts de finale ? Oui mais la Côte d'Ivoire ce n'est ma foi pas plus mal. Moi franchement je trouve que notre équipe peut gagner face à la Côte d'Ivoire. C'est loin d'être une mission impossible. Tout se jouera sur le terrain et là nous avons des atouts très valables pour pouvoir l'emporter. Je crois que notre équipe l'a démontré face au Mali car l'essentiel ce ne sont pas les noms ou les individualités mais le groupe, et dans ce domaine je pense que nous avons une équipe bien en place pour réussir à nous qualifier en demi-finales. Cela dit, pour cela il y a quand même quelques petites retouches à apporter dans l'équipe et sur le plan du jeu. Quoi par exemple ? Il faut un peu plus de courage… Que voulez-vous dire par courage ? Je veux dire qu'il faut oser un peu plus sur le plan offensif et donner un peu plus de ballons à un joueur comme Ghezzal que j'ai vu ces derniers temps obligé de revenir derrière chercher des ballons et se transformer carrément en défenseur dans certaines situations. Je ne pense pas que ce soit son rôle ou en tout cas que c'est de cette manière qu'on va augmenter son pourcentage de réussite en tant que buteur. Il faudrait qu'il y ait des joueurs aussi bien à gauche qu'à droite pour lui donner de bons ballons, je parle de joueurs latéraux comme par exemple Babouche ou Raho qui peuvent apporter un plus de chaque côté par leurs centres. Bref, l'équipe nationale a le potentiel pour marquer des buts autrement que par des défenseurs et sur des balles arrêtées. Je suis pratiquement sûr que si on ose et qu'on joue de manière un peu plus offensive face à la Côte d'Ivoire, on remportera ce match ou tout au moins on se qualifiera. Vous sentez donc qu'il y a un bon coup à jouer face aux Eléphants ? Non seulement il y a un coup à jouer mais c'est aussi une excellente opportunité de se préparer pour la Coupe du monde car on va jouer quand même contre une équipe qui est composée majoritairement de joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs européens. On n'a en somme rien à perdre mais tout à gagner dans une telle confrontation quel que soit le résultat. Mais bien sûr la cerise sur le gâteau avant le Mondial c'est de battre la Côte d'Ivoire, ça donnera encore plus de confiance à notre équipe. Certains de vos anciens coéquipiers de 82 disent que quand on joue face à de grandes équipes on réussit de grands matches. Etes-vous de cet avis ? Oui, tout à fait. Vous avez vu que la prestation de notre équipe face au Mali dans cette CAN était totalement différente de celle face au Malawi. Il est évident que la motivation n'est pas la même et que de ce fait il faut s'attendre à ce que notre équipe sorte une grande prestation face aux Ivoiriens, comme cela a souvent été le cas.