Quoi de plus normal et de plus logique que de trouver la Côte d'Ivoire en quarts de finale de la CAN 2010. Quand on s'engage dans une compétition sportive avec le statut de favori en puissance, le moins que l'on puisse attendre de vous c'est que vous restiez conforme aux prévisions et de ne pas connaître de faux pas. Les Eléphants ont parfaitement collé à ce registre bien que leur départ dans cette phase finale ait été marqué par un résultat qui a fait grincer des dents pas mal de leurs supporters. On veut parler du match nul concédé face au Burkina Faso, une équipe que l'on disait largement à portée des Ivoiriens. Mais ces derniers ont su faire taire leurs détracteurs dans le match suivant face à un adversaire autrement plus redoutable que l'équipe du Burkina Faso. Un match où les coéquipiers de Didier Drogba ont dominé un onze ghanéen qui semblait pourtant paré pour résister à la déferlante adverse vu son statut de mondialiste. Mais ce jour-là, les joueurs de l'entraîneur bosniaque Vahid Hallilhodzic ont fait parler la poudre et fait montre d'un impressionnant réalisme offensif en dépit du fait d'avoir terminé la rencontre avec dix éléments sur le terrain suite à l'exclusion d'Emmanuel Eboué. C'est cette équipe-là que les Verts d'Algérie vont affronter demain (20h30) en quart de finale, à Cabinda. Une équipe dont la particularité est de renfermer dans son effectif toute une armada de stars qui évoluent pour certains dans les plus grands clubs européens. On citera Drogba et Kalou (Chelsea), Yaya Touré (FC Barcelone), Eboué (Arsenal), Zokora (FC Séville), Kolo Touré (Manchester City) et qui sont tous titulaires dans ces équipes-là. Le problème qui se pose dans ce cas de figure est de savoir si autant de vedettes sont capables de former un onze homogène. Le Mali a souffert de cette abondance de biens et les observateurs présents en Angola avaient conclu qu'il avait certes des joueurs de qualité mais pas d'équipe. Le Real Madrid possède bien une flopée de stars, ce n'est pas pour autant qu'il domine le championnat d'Espagne. Il lui arrive, très souvent d'ailleurs, de passer à côté de son sujet. Les Ivoiriens doivent certainement se rappeler leur mésaventure de la précédente CAN, au Ghana, où ils étaient donnés favoris face aux Egyptiens en demi-finale. Lors de ce match, l'équipe des Eléphants avait volé en éclats face à l'opportunisme des attaquants égyptiens (victoire 4-1 de l'Egypte). Ce n'est pas pour autant que les Algériens doivent se dire que cette sélection ivoirienne est facilement prenable. Du reste, il y a un atout qui plaide pour les Eléphants, celui de jouer à Cabinda alors que les Verts ont été obligés d'effectuer un déplacement depuis Luanda où ils résidaient. En outre, les Ivoiriens n'ont plus joué depuis le 15 janvier, jour de leur succès face au Ghana. Ils ont donc eu trois jours de plus de récupération par rapport aux Algériens qui ont dû batailler le 18 janvier face aux Angolais pour arracher leur qualification aux quarts de finale. Le seul gros souci qui se présente aux Eléphants est de trouver un remplaçant de choix à Eboué qui a été exclu lors du match face au Ghana. Gageons que Hallilhodzic surmontera ce handicap en piochant dans le riche effectif qu'il a à sa disposition. Autant de paramètres qui font de cette équipe ivoirienne un épouvantail dans une CAN que l'on dit taillée à sa mesure sauf qu'il va lui falloir se mesurer à une équipe algérienne qui sait qu'elle n'a rien à perdre mais plutôt tout à gagner dans un match où forcément les faveurs du pronostic iront à l'adversaire.