Après avoir bien géré le premier tour, Algériens et Ivoiriens se sont donné la réplique hier dans un match couperet. «Ça passe ou ça casse» se sont semble-t-il dit les deux équipes. Face aux Eléphants, les Verts étaient décidés à marquer de leur empreinte Cabinda en rééditant l'exploit de Khartoum. C'est sans aucun doute le match de l'année face à l'épouvantail ivoirien dans un choc entre mondialistes qui a fait des étincelles en première mi-temps où les camarades de Meghni ont fait voir de toutes les couleurs aux Eléphants. Dans un habit d'outsider qui lui sied à merveille, tant il a permis aux coéquipiers de Yebda d'évoluer sans pression supplémentaire, l'équipe nationale a défié donc l'archi favori ivoirien avec sa pléiade de stars mondiales dont l'incontournable serial buteur de Chelsea, Didier Drogba. Pas favoris, mais pas battus d'avance, les Verts ont donc bousculé la hiérarchie préalablement établie et ont créé la sensation de ce second tour. Pourtant, tout ne fut pas parfait pour les Verts qui encaissèrent un but sur une hésitation de l'arrière-garde algérienne par Salomon Kalou en tout début de rencontre et plus précisément à la 4e minute. C'est d'ailleurs le seul fait notable de cette première mi-temps qui verra par la suite les Verts imposer leur suprématie grâce à un football à l'algérienne, comme les nôtres savent très bien le faire. Ce n'était que justice quand ce diable de Matmour réussit à la 40e de jeu à remettre les pendules à l'heure d'une jolie pichenette. C'est donc sur ce score de parité que le Seychellois Maillet renvoie les deux équipes pour la pause. En seconde mi-temps, les poulains de Rabah Saâdane continuèrent à développer de très belles facettes de jeu qui soulevèrent l'admiration des présents au stade de Cabinda mais aussi des millions d'Algériens qui avaient les yeux rivés sur le petit écran. A la 54' de jeu, Matmour réussit sans aucun doute le plus beau geste technique au cours de ce tournoi en reprenant d'une volée un centre qui passa légèrement au-dessus de la barre transversale. Les Algériens affichèrent de bien meilleures dispositions que leurs adversaires sans toutefois prendre un quelconque avantage au tableau d'affichage. Un dernier quart d'heure fou, fou, fou… Voyant qu'il était pratiquement impossible de prendre à défaut la défense algérienne, le coach des Ivoiriens incorpore Keita à la place de Kalo pour donner un nouveau souffle au secteur. A la 82', ce remplaçant de luxe, d'un maître-tir en pleine lucarne, parvient à loger le cuir au fond des filets de Chaouchi, malgré le plongeon de ce dernier. Alors que l'on croyait que les jeux étaient faits, Bougherra, dans une dernière tentative, reprend de la tête victorieusement un centre parfait de Ziani. Un but qui sera accueilli par un tonnerre d'applaudissements. Ce n'était que justice pour l'équipe algérienne qui avait fait l'essentiel du jeu. C'est ainsi que nous eûmes droit aux prolongations, le moment choisi par Saâdane pour incorporer Bouazza à la place de Meghni. Les changements judicieux de Saâdane Le coach algérien a vu juste puisque Bouazza de la tête aussi prend à défaut pour la troisième fois de la soirée le gardien de but ivoirien Barry, donnant ainsi pour une fois l'avantage aux Verts. On jouait alors 5 minutes du temps de la première prolongation. Cet avantage, aussi étriqué qu'il soit, les vaillants guerriers du désert algériens le préserveront jalousement jusqu'au coup de sifflet final qui voit ainsi les Verts se qualifier au dernier carré de cette CAN.