«Miroir ô beau miroir, dis-moi qui est le plus fort ?» Pas vraiment besoin de contes de fées ni de boules de cristal pour savoir que l'Inter Milan vient de tuer le suspense en Serie A en battant son plus grand rival dimanche (2-0). Nier l'évidence serait une erreur. Les Nerazzurri écrasent tout sur leur passage... ou presque (seulement deux défaites, dont une face à la Juventus en décembre, 1-2). La marque d'une grande équipe à n'en pas douter. Maître indiscutable du Calcio, à l'image du Barça en Espagne, l'Inter ressemble étrangement à cet Olympique Lyonnais qui semait encore la terreur en Ligue 1, il y a de cela deux ans, sans pour autant briller sur la scène européenne. La comparaison s'arrête là. On a beau chercher un adversaire de taille en Italie pour l'Inter, on n'en voit plus. Alors bien sûr que l'AC Milan est revenu à toute vitesse dans la course au titre après un début de saison catastrophique. Bien sûr que Ronaldinho a retrouvé sa forme d'antan au fil des matches et que Leonardo s'est forgé un groupe intéressant. Seulement voilà. Devant le Milan, il y a l'Inter. Les plus sceptiques devront s'y faire. Même privé d'Eto'o, même réduit à dix, l'Inter réussit à mettre l'Italie dans sa botte. «On a tout montré ce soir (dimanche). Pour perdre ce match, il aurait fallu qu'on joue à six et qu'on soit disqualifiés. Même à sept, on l'aurait gagné.» Jose Mourinho et toute sa modestie légendaire n'ont pas tout à fait tort. Il faut dire qu'avec six buts marqués sur l'ensemble des deux derbys, dont zéro encaissé (4-0, 2-0), la situation paraît claire. Neuf points séparent désormais le club de Massimo Moratti de celui de Silvio Berlusconi. Sauf catastrophe de dernière minute, l'Inter semble filer vers un 5e Scudetto de rang...