Abedi Pelé, le père, a été une des figures emblématiques du football africain, André l'un des fils évolue en France : le Championnat d'Afrique des nations (CHAN-2009) permet de découvrir le dernier représentant de la dynastie Ayew, son frère aîné Ibrahim. Ibrahim polarise l'attention actuellement avec le Ghana au premier CHAN, réservé aux joueurs locaux, qui se dispute en Côte d'Ivoire. L'aîné des fils d'Abedi, 21 ans, qui évolue à Eleven Wise (1re div. ghanéenne), figure parmi les révélations de ce CHAN. Il s'affirme comme l'une des pièces maîtresses des Black Stars, qui jouent dimanche la finale de la compétition face à la République démocratique du Congo. Petit (1,69 m), trapu, Ibrahim évolue comme milieu de terrain droit, où il fait admirer sa belle technique et sa puissance d'accélération. Lors du premier match contre le Zimbabwe, il a été le sauveur du Ghana, mené 2-0, en marquant les deux buts qui ont permis à son équipe d'obtenir le nul. “Il fallait faire quelque chose pour éviter l'humiliation. Tout le monde vous désigne comme l'un des favoris, on avait un rang à tenir, aucun de nous n'a fléchi et Dieu a voulu que ce soit moi qui redonne l'espoir”, a-t-il simplement concédé après le match. Le Ghana a finalement terminé en tête du groupe après un autre match nul (1-1) contre la Libye et une large victoire (3-0) face à la RD Congo qu'il retrouvera en finale. Ibrahim Ayew s'est avéré être un chef d'orchestre. En demi-finale mercredi face au Sénégal (1-1 a.p. 7-6 aux t.a.b.), il a délivré une passe décisive après avoir passé en revue le côté droit de la défense adverse. Et il rêve bien sûr d'un sacre. “Nous sommes venus ici pour gagner”, glisse-t-il, rêvant d'imiter son père Abedi Pelé, vainqueur à l'âge de 17 ans de la Coupe d'Afrique des nations 1982 (la CAN, soeur aînée du CHAN) en Libye. Son jeune frère, André, prêté par l'Olympique de Marseille à Lorient, était le capitaine de la sélection juniors ghanéenne qui a remporté le Championnat d'Afrique de la catégorie en février au Rwanda. “Je serais heureux de gagner le CHAN, nous avons les moyens d'aller jusqu'au bout, nous y croyons”, lance-t-il, en se réjouissant d'avoir la confiance du sélectionneur du Ghana, le Serbe Milovan Rajevac. Ibrahim Ayew refuse toute comparaison avec son père Abedi Pelé . “Lui avait plus de talent et d'allure, et c'était un véritable meneur de jeu. Moi je me sens plus un joueur de devoir. J'ai encore des choses à apprendre, je travaille pour ça, cependant nous avons en commun une force de caractère.” Une carrière professionnelle, pourquoi pas ? Mais pour l'instant Ibrahim se concentre sur la finale de dimanche avec l'ardent désir de la gagner. Puis la dynastie Ayew attendra l'avènement du petit dernier, Jordan, pensionnaire du centre de formation de l'Olympique de Marseille, avec qui Abedi Pelé son père a remporté la Ligue des champions en 1993.