Digne fils d'Abedi Pelé, le petit Marseillais a réalisé une saison faste. André Ayew est la nouvelle merveille du football ghanéen. Digne fils d'Abedi Pelé, le petit Marseillais a réalisé une saison faste, tant avec Arles-Avignon où il est prêté, qu'avec les Black Stars. Afrik.com est allé à sa rencontre à quelques encablures de la première Coupe du monde qui se déroulera sur le continent africain. André, comment se passe ce stage de préparation ? Tout va bien. Nous étions trente, il y en a sept qui sont partis. C'est difficile, nous étions unis comme une famille. Il nous faut conserver cette unité pour la suite. Des gars comme Gyan, Sulley... sont derrière nous. Nous sommes une véritable équipe, unie à 100 %. L'absence de Michael Essien est un coup dur, non ? Michael Essien, personne ne peut le remplacer. Il a un tel charisme, une telle importance pour le Ghana... Mais, maintenant, il faut composer sans lui. J'ai confiance. Le Ghana a un bon avenir, de bons joueurs... La solution, c'est le coach qui va la trouver. Il y a un bon équilibre entre les jeunes joueurs qui en veulent et l'expérience des autres. Surtout avec le retour de Muntari, Appiah, Paintsil, Mensah... Comment avez-vous appris la blessure d'Essien ? Nous sommes assez proches, donc il m'a appelé quand la décision a été prise. C'était difficile pour lui, mais aussi pour nous. Il n'y a pas de scénario sans Essien, c'est à nous de nous concentrer pour compenser son absence. Comment voyez-vous le groupe des Black Stars qui ira en Afrique du Sud ? Il y a un bon mélange entre les jeunes et les vieux. Nous avons tous de bonnes qualités : vitesse, technique, expérience, envie de se battre... On l'a vu lors de la Coupe d'Afrique puisqu'on est arrivés en finale alors qu'il manquait de nombreux éléments. Il faut qu'on continue sur cette dynamique. Que peut espérer le Ghana lors de cette Coupe du monde ? Atteindre le deuxième tour, c'est un minimum. Il faut qu'on fasse au moins aussi bien qu'en 2006. Après... Nous ne sommes pas favoris mais nous allons faire de notre mieux et jouer sur nos points forts. Comme je l'ai dit, il y a une super ambiance. On rigole beaucoup mais on sait aussi être sérieux quand il le faut. Le mélange est génial. Ça sent bon ! Vous avez vécu une très belle saison et vous voilà en Coupe du monde... C'est vrai. Je progresse petit à petit. J'ai commencé à 17 ans et puis, il y a eu le championnat du monde des moins de 20 ans, que nous avons remporté, la CAN 2008 et 2010... En club aussi, ça s'est bien passé puisque nous avons été promus. Je grandis et je progresse. L'essentiel, pour moi, c'est de jouer. Mais je suis encore jeune. J'apprends beaucoup des anciens. Jouer la Coupe du monde c'est le rêve de tout footballeur. C'est déjà bien avec les moins de 20 ans, alors avec les pros... Un mot sur votre entraîneur, Milovan Rajevac… C'est un super mec. Il a un grand cœur. Il a vraiment fait beaucoup pour le Ghana. Regardez lors de la dernière Coupe d'Afrique : il manquait beaucoup de cadres, de joueurs essentiels comme Essien, Mensah, Appiah, Muntari... et il nous a emmenés en finale. Il a des résultats malgré tout. Il a réussi à instaurer une discipline et un état d'esprit remarquable. Mais le jeu du Ghana est tout de même critiqué... Peut-être que notre jeu n'est pas attrayant, mais nous avons des résultats. Et c'est là l'essentiel. Nous nous battons pour notre pays, ce n'est pas rien. Il nous faut nous dépasser collectivement pour gagner. On imagine que cela doit être difficile d'être le fils d'Abedi Pelé… (Il souffle) Mon père, c'est mon père. Moi, c'est moi. Il a fait beaucoup pour le football ghanéen et je suis fier d'être le fils d'un tel joueur et d'un tel homme. Mais, moi je trace ma propre route. J'essaie de faire du mieux que je peux. Je n'écoute pas ce que les gens disent. Ce qui est important, c'est de faire plaisir au coach et au reste de l'équipe. Je n'essaie pas de marcher dans les pas d'Abedi Pelé. Je fais ce que j'ai à faire. Qu'est-ce que cela vous fait de jouer en Afrique du Sud ? Jouer en Afrique du Sud, c'est géant. C'est la première Coupe du monde en Afrique mais c'est une Coupe du monde pour l'Afrique du Sud et l'Afrique dans son ensemble. C'est la Coupe du monde de toute l'Afrique. Je n'ai pas de mots pour expliquer... Je suis très fier que l'Afrique du Sud ait remporté l'organisation du Mondial. Cela va soulever et unifier le continent. Toute l'Afrique sera derrière nous, derrière ses six équipes.