N'ayant pu infléchir la décision de ponctionner les salaires des travailleurs qui ont observé le récent mouvement de grève qui a paralysé le complexe d'El Hadjar pendant 9 jours, le secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal a décidé de se mettre en grève de la faim illimitée dès hier à 16 heures. La direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar et le syndicat de l'entreprise avaient décidé pourtant d'un commun accord de mettre fin, hier, à la procédure judiciaire entamée le 14 janvier dernier au sujet de la légalité de la grève entamée par les travailleurs deux jours auparavant. Smaïn Kouadria a annoncé hier au moment où il sortait du bureau du procureur de la République que toute la procédure a été annulée après que la direction ait décidé de retirer la plainte qu'elle avait déposée à son encontre pour incitation à la grève illégale. De leur côté, les syndicalistes ont pris acte de la volonté d'apaisement et pris sur eux de déposer une demande d'annulation des poursuites de l'instruction en cours. Apparemment satisfait de la tournure des événements, le secrétaire général du Syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal a déclaré que l'attitude sage adoptée par la direction devant la justice est de bon augure et que cela lui donnait beaucoup d'espoir quant à l'avenir des relations avec la direction. Smaïl Kouadria, qui s'était remis avec ses camarades à la table des négociations dans l'après-midi pour dissuader Vincent Legouic de ponctionner les salaires des travailleurs des journées non ouvrées entre le 12 et le 20 janvier a cependant dû déchanter. La direction a en effet refusé fermement de céder sur ce point et persiste à retenir les 9 journées de salaire à raison de 3 jours chaque mois à compter d'aujourd'hui, comme annoncé précédemment. La procédure judiciaire enclenchée par la direction avait été, rappelons-le, accompagnée de mesures disciplinaires internes par la direction des ressources humaines, laquelle a décidé de procéder à une mise à pied de 7 jours à l'encontre de 2 délégués syndicaux. En plus de cela, la direction générale d'ArcelorMittal en était même arrivée à limiter le temps d'activité syndicale accordé aux représentants des travailleurs à 10 heures/mois.