Rien d'étonnant. Sept ans après l'invasion de l'Irak, Tony Blair ne regrette toujours pas d'avoir marché aux côtés de W. Bush sur Baghdad. Si c'était à refaire, l'ancien Premier ministre britannique s'en donnerait à cœur joie. Sauf que Saddam Hussein n'est plus de ce monde qui, d'après l'ex-chef de file du parti travailliste, se porterait quand même mieux sans lui. Même avec ces talibans qui ont démenti toute rencontre secrète avec un haut responsable de l'Onu ? Tony Blair n'a pas été questionné sur la présence britannique au sein de la coalition étrangère en Afghanistan, mais si cela devait se faire, sans aucun doute il ne regrettera pas d'y avoir participé. Ce, malgré les objectifs détournés par une administration républicaine qui cessait de traquer Ben Laden. Tout au plus, le retraité Blair notera avec stupéfaction la récente bavure de l'Otan qui a ouvert le feu par erreur sur les forces afghanes. Après tout, la guerre propre n'existe nulle part. Sûrement pas à Ghaza où les forces israéliennes ont mené la leur alors que le même Tony Blair occupait le poste d'émissaire du quartette pour le Proche-Orient. Regrettera-t-il toutefois toutes les exactions commises par le fidèle allié du Royaume-Uni dans la région ? Nul ne le sait. Ce qui est certain, l'Etat hébreu, qui vient de répondre au rapport de Goldstone en 46 pages, ne semble pas s'émouvoir outre mesure devant les crimes de guerre pratiqués par l'armée d'Ehud Barak durant l'opération «Plomb durci». Franchement, il ne faut pas compter sur le gouvernement de Netanyahu pour la création d'une commission d'enquête indépendante. D'autant plus que l'administration Obama ne regrette pas avoir évité à son allié israélien une condamnation devant le conseil des droits de l'homme des Nations unies. Pas étonnante la prise de position, le gouvernement démocrate d'Obama ne fait que perpétuer une tradition US. Parce que l'actualité l'impose et suite à l'affaire Google, les autorités de Washington regrettent-elles déjà leur juteux contrat d'armement avec Taïwan qui a conduit Pékin à rompre ses échanges militaires avec les Etats-Unis ? Sans parler du gel immédiat des discussions à un haut niveau dans le domaine de la sécurité ? Certainement pas. Les autorités américaines savaient qu'en s'immisçant de la sorte dans les affaires intérieures chinoises, elles contraindraient Pékin à réfléchir par deux fois avant de s'opposer à de nouvelles sanctions contre la République islamique d'Iran. Point de regrets donc pour l'Amérique d'Obama qui a bien programmé son «coup». Aura-t-elle la chance de se comporter de cette façon avec la Russie qui, elle, vient de vendre pour 1,3 milliard de dollars d'armes à la Jamahiriya libyenne ? En dehors d'une nouvelle de déstabilisation via les aspirations indépendantistes de la Tchétchénie, il n'y aurait pas grand-chose à tenter. En Azerbaïdjan, les mollahs avancent tranquillement leurs pions. Quant à l'Ukraine, elle pourrait revenir dans le giron russe à l'issue du second tour de la présidentielle, sans le moindre regret.