Les journaux britanniques se montraient choqués hier de l'insistance de Tony Blair à affirmer qu'il n'avait “aucun regret” d'avoir engagé la Grande-Bretagne dans une guerre contre Saddam Hussein, même si certains saluaient sa performance lors d'une audition publique la veille. Malgré un début nerveux devant la commission d'enquête sur l'Irak qui l'interrogeait vendredi, l'ex-Premier Ministre a vite retrouvé son ton assuré habituel et l'audience “a écouté en silence sa leçon de néoconservatisme pour élèves un peu lents”, a souligné le Guardian. Le quotidien de centre-gauche a souligné que Tony Blair avait totalement ignoré une “invitation à l'humilité”, quand on lui a demandé à plusieurs reprises s'il avait des regrets. L'ex-Premier ministre a déclaré qu'il acceptait “une responsabilité, mais pas de regrets pour avoir renversé Saddam”. “C'en était trop pour une audience qui comprenait des familles en deuil. La salle a perdu le contrôle et a éclaté en larmes”, décrit le journal. Tony Blair “a terminé avec le seul mensonge clair de la journée : l'affirmation qu'il ne regrettait rien. Cela ne peut être vrai. Il y a eu trop de morts pour zéro regrets”, souligne l'Independant. Le Times retient de son côté que Blair “qui ne se repent pas” ferait la même chose si c'était à refaire. L'ancien chef de gouvernement “croit que l'univers est une lutte éternelle entre les forces du bien et du mal”, relève le quotidien conservateur. Mais la plupart des commentateurs saluent tout de même la performance de maître de Tony Blair. “Quoi que l'on pense de Tony Blair, c'est un orateur brillant”, souligne le Daily Telegraph. “Nous n'en savons pas plus sur comment la Grande-Bretagne est entrée en guerre avec l'Irak en 2003, mais M. Blair s'en sort non seulement indemne mais pas du tout humilié”, relève le journal de droite. Plusieurs journaux pointent également la faiblesse de l'interrogatoire de la commission. Tony Blair a défendu vendredi “sans le moindre regret”, devant une commission d'enquête sur l'Irak, sa décision d'entrer en guerre au côté des Américains contre Saddam Hussein qui menaçait, selon lui, le monde avec des armes “terrifiantes”, au cours d'une audience très attendue.