La grève des médecins spécialistes et des praticiens de la santé publique se poursuit. Elle entame sa quatrième semaine sans qu'il y ait la moindre réaction de la part des pouvoirs publics. A l'hôpital Mustapha Pacha rien ne présage d'une tension ou d'un débrayage quelconque. Les blouses blanches, vertes et bleues circulent dans les différentes structures de la santé, comme signe de la poursuite de l'activité à un rythme normal. Mais les choses sont totalement différentes dans les services où les lourdes conséquences de ce débrayage sont ressenties. Les médecins spécialistes affirment qu'ils observent leur mouvement de grève et respectent le mot d'ordre de leur syndicat. Un piquet de grève à 11h Aux environs de 11h, ils commencent à défiler à la place centrale de l'hôpital. Un regroupement est observé quotidiennement pour rappeler à l'opinion publique et à l'administration de l'hôpital qu'ils sont en grève. «Nous sommes présents au sein de la structure et occupons nos bureaux pendant les heures de travail. Nous observons un piquet de grève entre 11h30 et 12h pour rappeler notre mouvement de grève», diront les médecins spécialistes rencontrés hier dans l'enceinte de l'hôpital. En dehors de ce regroupement, les médecins se rassemblent à l'entrée des services et dans les halls, une façon d'exprimer l'arrêt de travail momentané. «Nous n'assurons que les cas d'extrême urgence nécessitant des interventions chirurgicales. Le service des urgences est opérationnel où tous les médecins sont mobilisés comme d'habitude. A part ça, les médecins n'interviennent pas dans le cadre de l'hospitalisation des malades et pour le programme d'interventions chirurgicales puisque le bloc opératoire est gelé», nous explique le Dr Soubaïhi, délégué du SNMSSP. Tout en précisant que cette grève ne concerne pas la totalité du personnel du CHU, le médecin anesthésiste affirme que les médecins continuent d'assurer le service minimum et les pouvoirs publics, notamment la tutelle, tirent un grand profit de cette situation. «Nous assurons le service minimum et opérons les cas urgents par acquis de conscience car il n'y a eu aucun compromis avec le ministère de tutelle pour assurer ce service. Mais là, nous constatons que c'est une situation qui arrange bien les pouvoirs publics et notamment le ministère de la Santé. Ce dernier semble satisfait et se contente du fait que nous assurons une prise en charge minimale aux patients au moment où il y a encore beaucoup de choses à donner à ce malade, dans la mesure où c'est tout le système de la santé qui a besoin d'être réformé. C'est une attitude qui renseigne sur le fait que le ministère n'accorde aucune importance à la santé des citoyens algériens», nous dira-t-il. L'attitude négative et méprisante du ministère de la Santé vis-à-vis de ces médecins est loin de pouvoir les dissuader. «Nous allons continuer notre mouvement et le durcir si cela est nécessaire jusqu'à ce que les pouvoirs publics reconnaissent la justesse de nos revendications et nous passerons à l'action en vue de les satisfaire dans le fond et dans la forme», a-t-il indiqué.