«Notre grève se poursuivra jusqu'à satisfaction de nos revendications», a déclaré le Dr Merabet. Les rencontres de conciliation entre les praticiens grévistes et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n'ont pas donné de résultat concret. Des rassemblements seront organisés devant le CHU Mustapha-Bacha à Alger, des sit-in devant les directions de la santé publique à travers les wilayas du pays, des marches en blouse blanche vers la Présidence de la République, le Palais du gouvernement ainsi que le ministère de la Santé, des rencontres avec des groupes parlementaires, en plus du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), sans oublier le président du Conseil de la nation et le président de la commission santé au niveau de l'APN. S'ajoutent à cela, des rencontres de conciliation avec la tutelle. Les praticiens généralistes et spécialistes de la santé publique ne savent plus à quel saint se vouer. Infatigables et déterminés, ils ont saisi, en fin de semaine dernière, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem au siège du parti à Alger. «M.Belkhadem était très réceptif à nos doléances. Il s'est même étonné de cette crise qui dure et perdure et s'est engagé à déployer tous ses efforts afin de mettre fin à notre calvaire», dira le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Mérabet. S'exprimant hier à Alger au cours d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), le Dr Mohamed Yousfi, président du Snpsp s'est déclaré «content du fait que la porte du dialogue soit rouverte entre les protestataires et la tutelle». Prenant la parole, le président du Snpssp a précisé que «ces rencontres de conciliation avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n'ont, jusque-là, donné aucun résultat concret». «C'est ce qui justifie la poursuite de notre grève ouverte jusqu'à satisfaction de nos revendications», poursuit à son tour le Dr Merabet. Faisant leur plaidoyer, les deux syndicats n'ont pas manqué d'afficher leur soutien à la grève des enseignants. Les grévistes de la santé ont saisi l'occasion hier, pour dénoncer la publication des fiches de paie des enseignants à travers les médias. A ce propos, le Dr Merabet dira: «Nous appelons les pouvoirs publics à plus de retenue et de réserve dans leurs réactions avec le partenaire social.» L'intervenant poursuivra sur un ton ferme: «On a osé placarder en public des documents personnels tels que les fiches de paie alors pourquoi ne pas faire de même avec celles des députés et des cadres supérieurs de l'Etat»? En grève ouverte depuis le 23 novembre dernier pour les généralistes, et le 4 janvier de l'année en cours pour les spécialistes, les praticiens de la santé publique ne veulent plus baisser les bras. Ils maintiennent toujours le débrayage en assurant un service minimum. Les médecins grévistes réclament de meilleures conditions salariales. Ils souhaitent notamment la révision de leur statut particulier, l'ouverture de discussions sur le régime de leurs indemnités, ainsi que l'octroi d'un quota de logements de fonction. Par ailleurs, les grévistes dénoncent fermement «toutes les formes d'entrave au libre exercice du droit syndical et du droit de grève exprimé dans l'interférence et l'injonction de l'administration centrale et déconcentrée, dans le fonctionnement des organisations syndicales».