Barbouzerie d'envergure soigneusement millimétrée, œuvre d'un pirate informatique isolé ? Dans un entretien accordé à The Independent, David King, conseiller scientifique en chef de Tony Blair de 2000 à 2007, penche pour la première option. Selon l'universitaire, le piratage et l'exposition sur le Net, à la mi-novembre 2009, de la correspondance privée de climatologues britanniques ont tous les traits d'une opération orchestrée par une «agence de renseignement». Le but : torpiller la conférence de Copenhague. L'affaire, baptisée «Climategate», a consisté en une ou plusieurs intrusions dans les serveurs informatiques de l'unité de recherche climatique (CRU) de l'université d'East Anglia (Royaume-Uni). Les auteurs du piratage ont ensuite divulgué de nombreux documents sur le Net, dont une sélection d'environ un millier de messages entre les chercheurs britanniques et leurs collègues américains ou européens. Le «Climategate» alimente depuis une rumeur selon laquelle les climatologues auraient délibérément manipulé des données pour faire accroire l'existence d'un réchauffement de la planète. «Si c'était une opération menée à l'instigation d'un gouvernement, alors je suppose que cela puisse être les services de renseignement russes. Si c'est un groupe de francs-tireurs, alors je suppose que cela puisse être les Américains», a conclu David King.