Alors que le ministre de l'Habitat annonce un nouveau programme AADL (logements sous la formule location-vente) pour la période 2010-2014, certains bénéficiaires du premier programme de 2001 n'ont pas encore eu la chance d'obtenir leurs logements. Et pourtant, à la fin de 2009, l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) devait «livrer la totalité du programme de 55 000 logements», avait alors affirmé son directeur général, Mohamed Khebbache. Que ce soit à Aïn Benian ou à El Achour, pour ne citer que ces sites, les sont toujours en cours. Sur les lieux, il est visible que la livraison des immeubles qui n'ont pas encore été entamés ne sera pas effectuée avant la fin 2010, voire 2011. Au niveau du site de Belle-Vue, aucune pancarte n'indique des informations concernant les délais de réalisation des deux projets, hormis une petite indication orientant vers le site. Sur place, nous avons appris qu'il s'agit de deux projets «Belle Vue 1 et 2» dont le nombre total de logements est de 1562. Or, sur une plaque d'indication placée à l'extérieur de l'immense chantier il est indiqué «1549 logements» alors que sur le site internet de l'AADL les deux sites «Belle Vue 1 et 2» totalisent 1520 logements. Les deux projets en question ont été confiés en 2002 à l'entreprise publique Batigec, qui réalise actuellement des logements sociaux participatifs juste à côté du projet de l'AADL. Après avoir accusé d'importants retards, l'AADL a résilié le contrat de cette entreprise et a confié la réalisation, en 2006, au groupe chinois ZCIGC (Zhejiang Construction Investment Group Corporation). Même les entreprises chinoises ne respectent pas les délais Mais, même l'entreprise chinoise n'a pas vraisemblablement respecté les délais puisque la livraison devait être effectuée avant la fin de 2009 et avait un délai de réalisation de 22 mois. Parallèlement aux immeubles en finalisation, d'autres n'ont pas encore dépassé le stade de terrassement. Le non-respect des délais de réalisation accusera certainement des surcoûts que devra supporter l'Etat algérien. Parmi les raisons de ce nouveau retard l'on cite «la pénurie des matériaux de construction, particulièrement le ciment», et le déplacement des indus occupants qui ont érigé des bidonvilles à l'intérieur du chantier. Ces indus occupants ont été déplacés et ont même bénéficié d'un logement décent, selon certaines sources. Sur les lieux, les ouvriers chinois sont à pied d'œuvre alors qu'une autre entreprise algérienne s'occupe des travaux de viabilisation. Le projet de Aïn Benian ne souffre d'aucun problème, nous avait affirmé la responsable de la communication de l'AADL, Mme Bourenan, assurant que «les livraisons se feront au fur et mesure». Une promesse que les bénéficiaires n'arrivent plus à croire eu égard à cette attente qui a duré presque une dizaine d'années. Ils doivent patienter encore quelques mois, a-t-on conseillé à l'AADL. Mais les bénéficiaires craignent que les quelques mois promis pour la livraison soient transformés en années. Même résultat malgré la multiplication des raisons Le non-respect des délais est devenu monnaie courante et les justificatifs avancés sont multiples. Pour le cas des projets de logements location-vente d'Alger, le retard a été expliqué par Mohamed Khebache dans l'une de ses sorties médiatiques en 2009 par «les intenses intempéries enregistrées durant les mois de novembre et de décembre de l'année 2008 ainsi que les contrats résiliés avec les entreprises défaillantes qui ont quelque peu perturbé les travaux de réalisation». A l'époque, il avait promis : «Nous ferons tout pour mener à bon port ces projets.» De nouvelles échéances sont données pour l'année 2010 et même pour le premier semestre, comme c'est le cas du projet de Souidania dont certains immeubles seront livrés aux bénéficiaires. L'AADL a procédé au niveau de ce site à la résiliation des contrats de toutes les entreprises privées algériennes chargées des travaux de finition sur sept immeubles en raison de la lenteur et de la qualité des travaux constatés. Et c'est l'entreprise chinoise ZCIGC qui a été chargée de ces travaux. D'autres chantiers sont toujours en cours à l'image du site d'El Achour confié à l'entreprise chinoise GCGS. L'on se demande si 2010 sera réellement l'année d'achèvement du programme de 2001 et que tous les bénéficiaires auront finalement leurs logements qu'ils ont trop attendu. Selon des sources proches du dossier, une instruction a été donnée aux entreprises chinoises pour accélérer les travaux suite aux multiples rassemblements tenus par les bénéficiaires devant le siège de la direction générale de l'AADL.