L'inscription de l'Algérie sur la liste à risque par la France et les Etats-Unis continue de susciter des réactions à Alger qui considère que cette mesure n'a pas lieu d'être. La dernière réaction concerne le gel d'une réunion qui devait être consacrée à la création d'une grande commission parlementaire algéro-française. Cette décision a été rendue publique par Abdelaziz Ziari, le président de l'APN. Ce dernier, qui était l'invité de l'émission «Forum du jeudi» de la chaîne II de la Radio nationale n'a pas omis de déclarer que «la réunion des représentants de l'APN et de leurs homologues de l'Assemblée française a été gelée en réaction à ces provocations». Le principe de la création de cette grande commission algéro-française avait été lancé lors d'une visite à Alger d'Axel Poniatowski, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française. Le président de l'APN s'est d'ailleurs interrogé sur le fait que «l'Algérie soit parmi les pays qui luttent contre le phénomène du terrorisme et en même temps figure sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle spécifiques pour le transport aérien». «Une provocation» Il a ainsi qualifié cette mesure de «provocation». «De tels comportements n'encouragent pas le renforcement des relations», a-t-il prévenu. Dans ce même contexte, il a exprimé son «soutien total» à l'application du principe de réciprocité. M. Ziari a également fait part de la «colère» de l'Algérie vis-à-vis de ces «mesures provocatrices» prises par les Etats-Unis et la France. La France et les Etats-Unis ont adopté un nouveau dispositif de sécurité aérien incluant l'Algérie parmi les pays à risques. Auparavant, les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur ont dénoncé cette mesure qualifiée d'injuste. Yazid Zerhouni a indiqué récemment que «l'Algérie prendra des mesures de réciprocité si c'est nécessaire envers les pays occidentaux qui l'ont inscrite sur la liste en question». De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait jugé cette inscription «inappropriée» et affirmé qu'Alger exigeait d'être retirée de cette liste. Pour rappel, depuis le début de l'année, l'Algérie figure sur la liste noire de 14 pays établie par les Etats-Unis et la France, dont les citoyens sont désormais soumis à des contrôles supplémentaires après une tentative d'attentat le 25 décembre dernier sur un avion de ligne américain. L'Algérie est le seul pays maghrébin à figurer sur la liste de Paris.