La décision des Etats-Unis et la France d'imposer un contrôle au scanner pour les ressortissants en provenance de notre pays a suscité de vives protestations. M. Abdelaziz Ziari a estimé jeudi que l'inscription de l'Algérie sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle particulières est «une provocation». Invité de la chaîne II, il a fait part de la «colère» de l'Algérie vis-à-vis de ces «mesures provocatrices». «Comment l'Algérie peut-elle être parmi les pays qui luttent contre le phénomène du terrorisme et figurer sur une telle liste», s'est-il demandé. M. Ziari a même fait état de l'annulation de «la réunion prévue entre des représentants de l'APN et leurs homologues de l'Assemblée française sur la création de la grande commission gelée en réaction à ces provocations». Pour lui «de tels comportements «n'encouragent pas le renforcement des relations».S'exprimant sur ces mêmes mesures, M. Ouyahia rappelant qu'il parlait en sa qualité de responsable du RND a souligné que «l'Algérie n'a aucun complexe pour appliquer les mesures de réciprocité avec d'autre pays» ajoutant que l'Algérie «suit» la question et «attend» ses développements. «Elle agira en conséquence». Le premier à avoir évoqué cette éventualité fut le ministre de l'Intérieur lors de la clôture de la session d'automne du Parlement. Cette levée de boucliers semble avoir des effets. Les responsables américains ne cessent de multiplier les déclarations conciliantes. «Ils considèrent l'Algérie comme l'un de leurs meilleurs partenaires en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme», a déclaré jeudi à Alger, Mme Gina Abercrombie-Winstanley, la coordinatrice des programmes au Bureau américain de la lutte contre le terrorisme a reconnu que son pays «tire profit de l'expérience algérienne dans la lutte contre la menace terroriste». Son jugement sur l'état des relations deux pays est positif. En matière de coopération antiterroriste, l'hôte de l'Algérie a précisé qu'elle a eu des discussions «techniques» et «politiques» avec des responsables algériens, soulignant que la partie algérienne a fait part de sa disponibilité à «approfondir» la coopération bilatérale dans ce domaine. Elle a ajouté, dans ce cadre, que l'objectif de sa visite consistait à «capitaliser» cette coopération et ce partenariat. Evoquant les récentes mesures prises par les Etats-Unis en matière de contrôle des transports aériens, elle a affirmé que les autorités américaines «comprennent les appréhensions et les critiques suscitées en Algérie, aussi bien par les autorités que par les citoyens», regrettant que «cette menace terroriste eut dû imposer ces mesures aux pays concernés, dont l'Algérie». RESPECT DE LA SOUVERAINETÉ ALGÉRIENNE A ce sujet, elle a ajouté qu'«après la publication de la liste de pays concernés par ces mesures, le président Obama a promis qu'elle sera sujette à des révisions constantes». Mme Winstanley a préféré parler de «mesures sécuritaires» et non pas de liste. «Le contrôle approfondi des passagers dans les aéroports américains et dans ceux où les vols sont en partance» pour son pays, sera effectué sur l'ensemble des voyageurs, quelle que soit leur nationalité, y compris les ressortissants américains eux-mêmes» Enfin, à une question sur l'application par l'Algérie de «mesures de réciprocité», elle a souligné que «l'Algérie est un pays souverain et nous comprenons son souci de protéger ses citoyens contre toute menace». «Ce ne sont pas ces mesures sécuritaires qui vont altérer l'excellence de la relation bilatérale, en témoignent les nombreuses visites de délégations américaines ces derniers jours en Algérie» a t-elle conclu.