En acceptant de coopérer avec la NSA, l'agence de sécurité des Etats-Unis, Google s'aventure, dans son bras de fer avec Pékin, sur un terrain jusqu'ici totalement inexploré. Un retour à la guerre froide ? Dans l'affaire, Google a beaucoup à perdre. La Chine est, depuis dix-huit mois, le pays le plus connecté du monde, avec 384 millions d'internautes en décembre 2009. La cyberguerre entre les deux colosses a commencé le 12 janvier. Google explique au monde entier que son site avait été la cible d'attaques de hackers chinois. Plusieurs comptes gmail de militants des droits de l'homme ont en effet été piratés par des attaques venues de Chine. Google décide de prendre le monde à témoin : si les attaques ne cessent pas, il se retire de l'Empire du Milieu. De technologique, la crise devient diplomatique. Le 22 janvier, Hillary Clinton hausse le ton. La secrétaire d'Etat américaine surveille le sujet de près. Début janvier, elle organisait un dîner où se retrouvaient Eric Schmidt, le patron de Google, Jack Dorsey, l'inventeur de Twitter, et plusieurs parlementaires américains. Clinton va jusqu'à critiquer ouvertement le gouvernement chinois. Mais Pékin n'en a cure. De diplomatique, la crise devient géopolitique. Alors que les négociations entre Google et les autorités chinoises ont maintenant été amorcées depuis six semaines sans résultat, voici que Google reconnaît faire appel à la NSA. Quelle sera la prochaine étape tandis que le moteur de recherche utilise sa dernière cartouche ? Ses menaces feront-elles encore peur à quelqu'un si cette alliance avec la NSA n'obtient pas de résultat ?