La mafia aurait menacé de mort dans les années 1990 Piersilvio Berlusconi, fils aîné du président du Conseil, pour que son père lui cède l'une de ses trois chaînes télévisées. C'est l'une des accusations proférées à Palerme dans une enceinte de justice par Massimo Ciancimino, un homme de 47 ans condamné à quarante mois de prison pour blanchiment, et en instance d'autres procès. Fils de l'ancien maire mafieux de Palerme Vito Ciancimino, ce «repenti» multiplie des accusations souvent invérifiables qu'il tiendrait verbalement de son père, aujourd'hui disparu. Il affirme ainsi avoir appris de ce dernier que Forza Italia (le parti de Silvio Berlusconi), serait né en 1994 d'une tractation entre l'État et la mafia. Pour preuve, il a produit un message énigmatique, à demi déchiré, que Bernardo Provenzano, le parrain de la mafia arrêté après quarante ans de cavale, aurait adressé à Silvio Berlusconi et à son factotum en Sicile, le sénateur Marcello Dell'Utri. Selon lui, carabiniers et services secrets auraient garanti l'impunité à Provenzano qui aurait été libre de circuler dans toute l'Italie, de visiter des mafieux en résidence surveillée, y compris son père, Vito, et disposait d'un appartement à Rome, près de l'élégante place d'Espagne. Cela aurait été sa «récompense» pour, affirme-t-il, avoir indiqué aux forces de l'ordre le lieu où se cachait le sanguinaire parrain de Cosa Nostra Toto Riina, arrêté le 15 janvier 1993 à Palerme. Autre accusation : Milano 2, le complexe immobilier construit par Silvio Berlusconi aux portes de Milan dans les années 1970, aurait été financé par son père, Vito, et par deux chefs d'entreprise mafieux.