L'affaire des détournements au niveau du complexe moteurs et tracteurs (CMT) du Khroub n'a pas dévoilé tous ses secrets. Quatorze autres cadres du complexe ont été placés sous mandat de dépôt. Ils rejoignent ainsi le DG (Kamel Djamaa) et trois de ses collaborateurs en prison sur ordre du procureur de la République prés le tribunal du Khroub depuis le 11 janvier. A ceux-là s'ajoutent quinze autres cadres en détention préventive depuis le 27 janvier sur l'ensemble des 31 inculpés impliqués dans une affaire scabreuse. Les accusations portent essentiellement sur le détournement de deniers publics, l'attribution de marchés sans respect des procédures et la conjonction d'intérêts. On apprend également que l'un des cadres inculpés a entamé une grève de la faim à partir de mercredi. Il s'agit de R. Amar, ex-responsable du service de déstockage des pièces au CMT, qui tente par son action de protester contre la décision de son emprisonnement. Selon la section de recherches de la gendarmerie qui a pris en main le dossier depuis 2008 suite à des plaintes faisant part de mauvaise gestion dans la maintenance des tracteurs et d'abus de pouvoir de la part du directeur du complexe de Oued Hmimine, les accusés sont poursuivis pour attribution frauduleuse de marchés et de privilèges injustifiés, fraude fiscale, dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux. Selon des sources proches du dossier, l'ex-PDG du CMT aurait procédé, le 14 décembre 2008, à la conclusion de deux marchés avec son gendre, propriétaire d'une entreprise, portant sur des travaux de confortement des ateliers au complexe. Le montant du premier contrat s'élève à plus de 350 millions de dinars et le deuxième à plus de 15 millions de dinars. L'ex-DG du complexe devrait répondre également à d'autres accusations relevant d'une autre affaire de corruption et de dilapidation de deniers publics dont le dommage s'élève à des milliards de dinars.