Malgré les promesses des plus hauts responsables du ministère de l'Habitat ainsi que du directeur de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL), Mohammed Kherbache, de régler au plus tard fin mars leur sempiternel problème, les souscripteurs au logement AADL dont certains ont souscrit depuis 2001 sans pour autant avoir leurs logements, alors que d'autres venus bien après taper aux portes de l'agence se sont vu attribuer les leurs, ne sont pas près de baisser les bras pour «que justice nous soit rendue». Pour preuve, après un premier rassemblement devant le siège de l'AADL, c'était devant le ministère que ces derniers se sont rassemblés hier, sous une pluie battante et une très haute protection policière. Ils étaient des centaines à se déplacer sur les lieux mais ont été «cantonnés» par l'impressionnant dispositif sécuritaire à une vingtaine de mètres du siège du ministère. Mécontents du sort qui leur est réservé, les souscripteurs n'ont pas manqué de déverser leur ire sur l'AADL qu'ils accusent de «mépris et de favoritisme». Brandissant un ordre de virement à la main datant de l'année 2001, un des souscripteurs s'interroge : «Comment se fait-il que des gens aient bénéficié de logements après seulement quelques années d'attente alors que nous qui avons souscrit depuis 2001 nous attendons toujours.» Visiblement las du «ping-pong» qu'ils subissent depuis des années, du fait qu'ils sont balancés entre l'AADL et la Cnep, un autre souscripteur enchaînera : «L'AADL nous traite comme des enfants en nous renvoyant vers la Cnep qui à son tour nous a renvoyés sous prétexte qu'elle n'est nullement concernée par le problème.» Toutefois, une délégation composée de 3 personnes a été reçue par le secrétaire général du ministère et a pu déposer plus de 1000 dossiers mais le mécontentement des protestataires qui accusent carrément les responsables de l'AADL de faire dans le favoritisme et le clientélisme en dit long sur les doutes de ces derniers quant à la transparence dans le traitement des dossiers. L'un d'eux vociférera comme pour justifier la colère de ces souscripteurs : «A Aïn El Malha, dans la commune de Gué de Constantine, des logements demeurent vides alors que nos dossiers traînent depuis des années, sans réponse.» Une accusation grave effectivement si cela venait à se confirmer. «La solution n'est pas pour demain», se désolera une des femmes, nombreuses par ailleurs à être présentes au rassemblement «de la dernière chance». Près de 10 ans d'attente et moult sollicitations, le calvaire de ces souscripteurs «rassurés à coups de promesses» n'est pas près de connaître son épilogue, d'après l'un d'eux. Le rassemblement d'hier est, de l'avis de ces souscripteurs, un cri de détresse des centaines de familles qui vivent dans la précarité totale dans l'espoir de voir le bout du tunnel. Des familles résolues d'aller jusqu'au bout de leurs revendications «légitimes». «Nous voulons que justice soit rendue», tranchera un des postulants ironisant sur la signification «en arabe» de l'agence. Nous réclamons «el adl», dit-il.