Après la promesse du chef de cabinet du ministère de l'Habitat de régler leur problème, une opération de collecte des dossiers des souscripteurs au programme de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (AADL) de 2001 a été engagée depuis lundi. Ces dossiers seront remis au chef de cabinet demain, nous ont indiqué jeudi les délégués des souscripteurs rencontrés lors du rassemblement tenu devant le siège de l'AADL. Depuis le début de l'opération, environ 700 dossiers ont été collectés. Mais ce chiffre est appelé à être révisé à la hausse puisque certains souscripteurs n'ont pas été informés. Les souscripteurs ont décidé de se prendre en charge sans attendre l'assistance de la direction générale et des services de l'AADL. En contact avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, les postulants craignent que cette collecte de dossiers exigée par les autorités ne soit qu'une démarche pour calmer les esprits. Selon plusieurs témoignages, une précédente opération de ramassage de dossiers déjà effectuée en 2009 n'a pas eu d'effets positifs sur le terrain. «Hormis l'attribution de logements à certains délégués qui représentaient les souscripteurs, les autres ont eu la surprise de constater que leur problème n'a pas été réglé», signale-t-on. C'est pour cette raison que les deux délégués actuellement désignés ont la lourde tâche de faire preuve de transparence et de bien représenter les postulants. Il est question à ce sujet que deux autres déléguées femmes participeront à la réunion de demain prévue au siège du ministère de l'Habitat pour remettre au chef de cabinet les dossiers. «Du concret s'il vous plaît» Ces derniers souhaitent avoir des informations claires, car les récentes déclarations du directeur général de l'AADL, Mohamed Khebache, sur les ondes de la radio algérienne, n'ont pas apporté une réponse claire à leur cas. Ce dernier avait annoncé le chiffre de 130 000 dossiers reçus et étudiés, ainsi que la nécessité de trouver 1200 hectares pour la construction de logements. Les souscripteurs s'interrogent sur la distribution des 1846 logements qui seront construits à Rouiba, inscrits dans le cadre des futurs programmes. L'AADL avait lancé récemment un avis d'appel d'offres national et international dans lequel il est indiqué que le projet de Rouiba fait partie des programmes complémentaires. Cependant, les citoyens n'ont pas reçu encore de convocations pour effectuer les opérations de paiements des premières tranches. Les souscripteurs exigent des explications en la matière. Par ailleurs, les postulants aux logements location-vente de l'AADL s'exprimant sur le prétendu problème du foncier à la wilaya d'Alger se disent prêts à accepter des constructions de cités dans les wilayas limitrophes, notamment à Boumerdès, Blida ou Tipaza, régions connues pour leurs vastes terrains en mesure d'accueillir des millions de citoyens n'ayant pas de logement. Ils se trouvent aussi que ces régions sont bien desservies en matière de transport (train, bus et taxis). Les souscripteurs, qui sont des cadres moyens, des fonctionnaires ou des retraités ont déposé en 2001 une demande de logement sous la formule location-vente et obtenu l'avis favorable de l'AADL. Mais depuis, ils n'ont jamais été convoqués pour verser la première tranche et espérer être logés, sachant que la wilaya d'Alger n'a jamais connu de programme d'habitation depuis des lustres. La CNEP Banque devait réaliser un programme de 65 000 logements dans le cadre de cette opération de location- vente, mais cela n'a pas été concrétisé sur le terrain. Depuis presque dix ans, ils n'ont pas cessé de faire le va-et-vient entre la direction générale de l'AADL et ses antennes sans pouvoir obtenir une quelconque information, si ce n'est des demandes de «patience» et des promesses que leurs cas seront réglés. Un brin d'espoir se dessine après la promesse du chef de cabinet du ministère de l'Habitat. Même s'il ne s'agit pas de la première initiative du genre, les postulants temporisent et comptent faire valoir leur droit au logement. Ils tiennent à dénoncer «l'injustice du fait que des souscripteurs en 2002 et 2003 et même de 2004 ont obtenu leurs logements alors qu'eux attendent encore».