Alors qu'il a bénéficié de la formule Carte blanche, le Théâtre régional de Constantine (TRC) œuvre pour reconquérir un public qu'il a perdu depuis des années, en concoctant de riches programmes au profit des adultes et des enfants. La salle de spectacles du Théâtre national d'Alger (TNA) sera octroyée au TRC du 18 jusqu'au 28 du mois en cours, dans le cadre de la formule Carte blanche. Ainsi, le public algérois découvrira durant une semaine trois chefs-d'œuvre, qui seront présentés par les troupes du théâtre de Constantine. Deux pièces théâtrales, à savoir Tartuffe et El Laaba seront destinées aux adultes et la troisième pièce, intitulée Essilm, aux enfants. «Nos troupes se rendront au TNA, afin de participer à un événement culturel intitulé Carte blanche. Il s'agit d'un espace ouvert, qui invite, à tour de rôle, les dix théâtres régionaux que compte le pays, pour présenter leurs productions au public algérois», nous a affirmé le chargé de la programmation et de la diffusion du TRC, Mostefa Benzrari. Il faut noter que le programme de l'année artistique 2010 comporte plusieurs nouvelles productions. «La direction du théâtre de Constantine a pris la décision de produire quatre nouvelles pièces théâtrales. Il s'agit de trois production pour adultes et une autre pour enfants», dira le même responsable. Dans le même contexte, ce programme prévoit l'organisation de la deuxième édition des journées maghrébines du théâtre du 27 mars au 8 avril prochains. Un public nommé enfants Afin d'inciter la population à voir les productions théâtrales, la direction du TRC a établi un programme mensuel comportant des pièces théâtrales et des concerts. Ainsi, cinq spectacles, en moyenne, sont proposés chaque semaine. Plusieurs pièces théâtrales sont au menu et seront présentées tout au long du mois en cours au niveau du TRC, et les billets sont cédés à des prix à la portée des petites bourses. «Pour encourager les gens à se rendre au théâtre, nous avons fixé des prix presque symboliques. Le prix du billet d'une pièce théâtrale pour adultes est de 100 DA alors que celui pour enfants ne dépasse pas le seuil de 40 DA», expliquera le représentant du TRC avant d'ajouter : «Chaque début de semaine, nos services contactent des établissements scolaires, pour les informer et afficher le programme du week-end, sous le signe Spécial enfants. Cette démarche nous a permis d'élargir la liste des spectateurs et de gagner un public nommé enfants.» La direction du TRC est déterminée à faire de ce mystique édifice un véritable espace culturel. Un large public, composé essentiellement d'enfants, a eu la chance d'admirer le premier spectacle qui a été animé par de jeunes talents. Des centaines d'enfants, en compagnie de leurs parents, se bousculent, chaque fin de semaine, pour obtenir une place dans la salle de spectacles et du coup apprécier trois pièces théâtrales nommées Chaperon Rouge, Anis et Anissa et Aladin. Reconquérir le public Du coté des spectacles destinés aux adultes, ce n'est pas le grand afflux. Dans une ville qui dort tôt, il est difficile de convaincre la population de sortir le soir et du coup d'aller au théâtre pour regarder un spectacle. En effet, le théâtre de Constantine a perdu une bonne partie de ses fidèles durant les deux dernières décennies. Pour les récupérer, les parties concernées sont obligées de trouver la solution adéquate à ce problème. Le manque de transport public durant la nuit a limité les déplacements des gens, ce qui explique l'absence d'un grand nombre de spectateurs. «Nous recevons, en moyenne, 200 personnes, seulement, durant chaque spectacle adultes. Néanmoins, ce chiffre est encourageant, d'autant que la majorité des théâtres régionaux sont presque vides tout au long de l'année», affirmera notre interlocuteur. Pour multiplier le nombre des fervents de la production théâtrale, toutes les parties concernées sont appelées à instaurer de nouveau la culture du théâtre. Les Constantinois, à l'instar de la majorité des habitants des villes du pays, préfèrent passer leurs soirées à la maison ! «Nous avons perdu un large public, mais nous ne baissons pas les bras, et nous œuvrons pour le reconquérir le plutôt possible», insistera M. Benzrari.