Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), qui font cause commune sur un certain nombre de dossiers de l'éducation, ont décidé à leur tour d'entrer en grève d'une semaine reconductible à partir du 24 février. Une date symbolique marquant la création de l'UGTA dont ces deux syndicats se réclament les dignes héritiers. Ils justifient leur action par la fuite en avant des pouvoirs publics et les contradictions du ministre de l'Education dont la lettre adressée à la famille de l'éducation n'a pas apporté du nouveau par rapport au régime indemnitaire, «omettant même les deux autres dossiers des œuvres sociales et de la médecine du travail». S'exprimant hier en conférence de presse, les présidents de l'Unpef, Sadek Dziri, et du Cnapest, Nouar Larbi, ont dénoncé les manœuvres de la tutelle qui se complaît dans une fuite en avant et relèvent des contradictions dans les propos du ministre «qui affirme tantôt que le statut particulier par exemple va être promulgué dans un cadre global, à l'instar de tous les secteurs de la Fonction publique, tantôt que celui-ci sera promulgué séparément». Sadek Dziri affirme qu'après avoir consulté la base lors de la réunion du 14 et 15 février et en concertation avec le Cnapest, il a été décidé de reconduire la grève à partir du 24 février. Entre autres raisons qui ont conditionné la décision, «le manque de transparence dans la concrétisation de l'accord du 23 novembre 2009, l'absence de volonté politique d'annuler la décision 158/94 concernant la gestion des œuvres sociales et le retard dans la promulgation du statut particulier, conformément au travail des commissions mixtes». En effet, un accord a été signé entre le ministère et les syndicats qui a abouti à l'arrêt de la grève qui a duré 21 jours pour ensuite installer des commissions mixtes qui devaient plancher sur les trois dossiers sur lesquels le ministère a fait des concessions. La commission ad hoc sur le régime indemnitaire de laquelle étaient exclus les syndicats devait achever ses travaux au plus tard le 31 janvier. «Aucune date n'a été fixée», déplore Sadek Dziri, estimant que l'accord avec le ministère n'a pas été concrétisé. «Il y a interférence d'autres parties qui ne veulent pas que les dossiers aboutissent», déclare-t-il, allusion faite aux syndicats issus de l'UGTA, «qu'on instrumentalise», selon lui, car «des cadres de l'UGTA ont des intérêts dans les œuvres sociales». «C'est Benbouzid qui nous a contraints à reprendre la grève» Critiquant la démarche du ministère, il dira que M. Benbouzid a omis d'évoquer les deux autres dossiers en se focalisant sur le régime indemnitaire alors que «pour nous, les 3 dossiers sont indissociables». «C'est lui qui nous a contraints à reprendre la grève», estime-t-il. «Nous lui avons donné assez de temps», estime pour sa part Nouar Larbi qui affirme, en réponse à une question sur le maintien ou non de la grève au cas où le ministère annonce des décisions concrètes, que la responsabilité incombe au gouvernement via le ministère. «Notre décision est souveraine», déclare-t-il, ajoutant en réponse aux déclarations de Benbouzid que «si la responsabilité est celle du Premier ministre, qu'il annonce des décisions». «Nous ne souhaitons pas que la grève dure», dit-il, dans l'intérêt de tout le monde, en premier lieu les élèves dont les cours perdus lors du premier débrayage ne sont pas totalement rattrapés. S'agissant de la grève à laquelle le Snapest a appelé, les deux conférenciers se disent non concernés. Ils ont enfin réitéré leur soutien aux praticiens de la santé publique et l'appel à la création d'une confédération générale des travailleurs algériens (CGTA), qui pourrait constituer une force pour remplacer le seul partenaire social des pouvoirs publics, l'UGTA.