Patrick Farbiaz, l'un des organisateurs de la Semaine anticoloniale, a estimé jeudi que le projet de loi initié par des parlementaires algériens visant à criminaliser le colonialisme est "nécessaire pour établir un nouveau mode de gouvernance". "L'initiative algérienne est nécessaire pour établir un nouveau type de gouvernance. Il ne s'agit pas seulement du droit des victimes à être reconnues comme telles mais réellement du droit à la réparation pour l'ensemble des ex-colonies", a-t-il indiqué dans un entretien publié par l'hebdomadaire Politis. Patrick Farbiaz, également responsable des affaires internationales des Verts, a plaidé un "devoir de mémoire" pour comprendre le monde d'aujourd'hui. "La question de la mémoire coloniale est très importante et constitue une véritable réalité politique. Nier cette question, c'est se priver des éléments pour comprendre le monde tel qu'il est aujourd'hui", a-t-il estimé, soulignant l'amnésie dont font preuve certaines institutions. "Il suffit d'observer la mémoire audiovisuelle française. Le colonialisme s'y résume aux indépendances. Les horreurs de l'histoire nord-africaine de la France ont été littéralement bannies de la mémoire collective, c'est la +spirale du silence+. Le fait colonial, où et quel qu'il soit, doit être dit et reconnu", a ajouté Patrick Farbiaz. Concernant la 5ème édition de la Semaine anticoloniale, organisée par un collectif d'associations, le responsable des Verts a indiqué que "celle-ci doit être l'occasion de lancer un mouvement +Sortir du colonialisme+, permettant de faire converger les luttes et d'affirmer une présence anticoloniale permanente forte fondée sur des alternatives locales dans le monde entier".