La wilaya de Bordj Bou Arréridj a connu une hausse sensible de la criminalité. Les chiffres de la Gendarmerie nationale le prouvent. Beaucoup de citoyens recourent aux moyens illégaux pour s'enrichir. D'autres ont des déviations qu'ils ne cachent plus. Pis encore, la violence gagne du terrain. Elle est parfois verbale. Mais elle est physique dans beaucoup de cas. Bien sûr, les problèmes économiques dont souffrent les citoyens sont en partie derrière cette tendance. Mais d'autres explications surgissent. La régression des valeurs qui faisaient la force du peuple algérien, la diminution du poids familial, l'influence de nouveaux modèles pour les jeunes et la complexité de la vie font que beaucoup d'Algériens se retrouvent du mauvais côté. Les mêmes chiffres le prouvent. Aucune catégorie, qu'elle soit liée à l'âge, à la profession ou au lieu d'habitation, n'est épargnée. Cette tendance augmente d'une année à l'autre. En 2009, le nombre des affaires qui ont été traitées par la gendarmerie nationale a été de 1603. En 2008, elles ont été 1004. Augmentation à tous les niveaux. 48 crimes contre 40, 840 délits contre 651, et 715 infractions contre 331. Autant dire qu'il y avait de tout, comme le montre également la nature des méfaits. L'année écoulée, 659 atteintes contre les personnes ont été enregistrées. 129 l'ont été contre les biens et 33 contre les bonnes mœurs. 22 affaires sont liées à la corruption, 20 à la constitution de bandes de malfaiteurs et 9 au faux et usage de faux. Il faut dire que la nature rurale de beaucoup de localités de la wilaya provoque des conflits incessants sur la propriété foncière. Plusieurs personnes recourent à la violence pour régler leurs différends.Le trafic de drogue est également en hausse avec 67 affaires contre 24 en 2008. La wilaya qui était considérée comme une zone de transit est devenue un lieu de consommation. Beaucoup de jeunes et de moins jeunes s'adonnent à la consommation de stupéfiants. Justement, plusieurs autres crimes sont liés à cet usage. Mais il n'y a pas que ce commerce illégal qui a doublé. Le non-respect des lois spécifiques à la vente des boissons alcoolisées, aux mines et à l'environnement a été caractérisé par 3648 affaires contre 1814 en 2008. Même le nombre des criminels a augmenté En effet, 756 personnes ont été arrêtées en 2009 contre 718 en 2008. La moitié de ces personnes sont âgées de 18 à 28 ans. Cela explique combien les jeunes sont happés par ce phénomène. La tranche d'âge de 29 à 40 ans vient après. Autant dire que la force vive de la société est concernée par les crimes malheureusement. Les femmes sont minoritaires mais leur nombre est en nette croissance. Elles sont passées de 11 à 18 en une année. Cette calamité touche toutes les fonctions également. Même si les chômeurs sont majoritaires avec 278 affaires, les professions libérales sont aussi présentes avec 138 personnes arrêtées noter le nombre important des étudiants. Plus d'une centaine sont impliquées dans différentes affaires. On est loin des schémas typiques des criminels qui souffrent d'instabilité sociale quand on note que 94 fonctionnaires font partie du lot. Importance du nombre des personnes arrêtées mais aussi des objets saisis, des objets aussi variés que l'or plus de 9 kg, l'argent près de 3 kg, le ciment 20 t, des devises avec plus de 40 000 euros et même l'ivoire avec 15 kg saisis. Cela s'explique par la croissance de la contrebande qui touche à tout. L'exemple du ciment est édifiant. Mais le trafic des véhicules reste important. Les gendarmes avaient traité pour rappel une affaire liée au faux et usage de faux opéré sur les dossiers de 63 voitures où 10 personnes sont impliquées, dont 9 sont des fonctionnaires de la DRAG de la wilaya de Mila. Si les experts sont appelés à se pencher sur ces données aussi significatives que dangereuses, le commandant du groupement de la gendarmerie de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, le lieutenant Orbi rappelle l'activité grandissante de ses éléments et surtout les opérations coups-de-poing contre les lieux du crime. Ces opérations qui ont été de l'ordre de 29 en 2009 ont permis d'identifier plus de 45 000 personnes et 14 000 véhicules suspects. Certaines de ces personnes étaient recherchées ou s'apprêtaient à commettre des crimes comme le prouve leur port d'armes ou autres objets comme des documents officiels, des cachets ou autres. Le même responsable appelle les citoyens à coopérer pour combattre ce phénomène qui prend de l'ampleur.