Malgré le renforcement et la multiplication des effectifs de différents corps sécuritaires activant dans ce cadre, le gouvernement n'a pas obtenu les résultats escomptés. Comme chaque année, l'Algérie se trouve «noyée» dans une série de pratiques prohibées auxquelles recourent des citoyens. La drogue, la contrebande, la criminalité... la harga et le terrorisme, sont autant d'abcès qui interpellent les autorités. Les chiffres communiqués par les services sécuritaires donnent le tournis et font craindre le pire. Selon le rapport d'évaluation des activités de la police judiciaire, l'exercice 2008 (au premier semestre) s'est caractérisé par la saisie de 100.959 quintaux de kif traité. A la même période de l'année 2007, ce chiffre était de 23.216 quintaux, ce qui représente une hausse de 335%. En matière d'acheminement des drogues à travers les frontières terrestres, les services concernés ont opéré une saisie de plus de 1500 kg de différentes drogues. 800 kilos ont été saisis par les unités des gardes-frontières entre les mois de mars et juin de l'année en cours. Exorbitant! Le crime organisé gagne également du terrain comme le prouvent les statistiques des services de la Gendarmerie nationale. Les brigadiers verts ont comptabilisé 3705 affaires durant les quatre premiers mois de l'année en cours ayant mené à l'arrestation de 6418 personnes. Devant ce constat alarmant, l'on se demande si nos gouvernants disposent de solutions pour faire reculer l'activité de ces groupes qui ont semé, et sèment encore, la terreur au sein de la population. En dépit du renforcement, et la multiplication des effectifs de différents corps sécuritaires activant dans ce cadre, et malgré le recours au «high-tech» pour lutter contre ces phénomènes, le gouvernement n'a pas obtenu les résultats escomptés. L'économie nationale ne cesse de subir des coups. Des pertes astronomiques sont enregistrées au fil des jours. Plusieurs milliers, voire des millions de litres de carburant, tous types confondus, passent illégalement nos frontières. Il y a à peine une semaine, près de 40.000 litres ont été saisis. Nos frontières avec la Tunisie et le Maroc sont devenues de véritables «passoires». En outre, le phénomène des harragas prend une ampleur inquiétante. Cela devient un fait quotidien. Bravant tous les dangers et difficultés, les jeunes tentent de rejoindre d'autres cieux dans l'espoir d'une vie meilleure. Cependant, leurs tentatives se soldent souvent par des bilans macabres. Appelés à apaiser la tension et éviter la recrudescence de ce genre de phénomènes, les gouvernants prennent des décisions qui, souvent, vont à l'encontre des objectifs recherchés. Ils ajoutent de l'huile sur un feu déjà ravageur. A cet effet, les taxes «imposées» par le gouvernement Ouyahia, compliquent inutilement la donne, induisant réserves et inquiétudes parmi les investisseurs et les commerçants. Paradoxalement, cette décision arrive alors que l'application des augmentations de salaires, approuvées par le gouvernement Belkhadem, est toujours en stand-by au grand dam des travailleurs et des citoyens. A cette décision de la hausse des taxes, s'ajoute la cherté de la vie. Le portefeuille du citoyen est ainsi mis à rude épreuve. Dans deux semaines, c'est le mois sacré de Ramadhan. Un mois qui nous a habitués à voir les prix, déjà excessifs, prendre l'ascenseur. Ensuite, c'est la rentrée scolaire avec tout ce que cela suppose comme dépenses. Une véritable asphyxie. Le citoyen se cherche sans pouvoir se retrouver un jour. Tous ces ingrédients, ajoutés aux difficultés inhérentes à la malvie, annoncent une rentrée sociale chaude, du moins explosive.