Des affrontements ont opposé, dimanche dernier, au quartier Haï El Badr (Ex-Approval) dans la commune de Kouba, les forces de l'ordre et des jeunes commerçants ambulants, mécontents de la décision d'interdire la vente d'articles aux abords des voies et le long des trottoirs. Aux environs de 16h, les jeunes vendeurs ont exprimé leur ras le bol face aux éléments de la police qui les pourchassent fréquemment. Les manifestants, qui jetaient des pierres aux forces de l'ordre, ont incendié des pneus et des troncs d'arbre au niveau de l'intersection qui mènent vers la cité El Hayet et Bachdjarrah. La plupart des commerçants ont fermé leurs boutiques de peur que la situation ne dégénère, tandis que d'épaisses fumées noires étaient visibles au ciel, à plusieurs kilomètres à la ronde. La route a été complètement fermée à la circulation automobile par les manifestants, plusieurs automobilistes se sont ainsi retrouvés coincés dans les embouteillages. Les automobilistes, surpris et effrayés, rebroussaient chemin dans la précipitation. Certains étaient même obligés de brûler des sens interdits pour éviter ledit quartier. D'après des témoignages requis sur place, les forces de l'ordre étaient contraintes de faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Il semblerait même que les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de quelques jeunes avant d'être relâchés quelques heures après, selon toujours des personnes ayant assisté aux affrontements. En fin de journée, les services de sécurité sont parvenus à rétablir l'ordre. Les raisons de ces actions sont liées au fait que les services de sécurité ont invité les commerçants informels occupant la rue, longeant le quartier de l'Approval, à quitter les lieux. Devant l'obstination des jeunes à ne pas obtempérer, les forces de l'ordre se sont vu dans l'obligation de faire usage de force. La commune de Kouba est connue pour la prolifération des vendeurs ambulants qui squattent les trottoirs de certaines rues. A maintes reprises, les forces de l'ordre sont intervenues afin d'y mettre un terme. Mais deux à trois journées plus tard, les commerçants informels reviennent à la charge et occupent de nouveau les trottoirs. Les jeunes expliquent leur réaction par leur refus de tomber dans le chômage qu'ils avaient subi pendant des années avant de trouver ce palliatif. Les marchands ambulants et vendeurs à la sauvette qui partagent ces lieux, proposent toutes sortes de marchandises à des prix défiant toute concurrence. Ces marchés, à l'instar de ceux de Ben Omar (Kouba), Belouizdad, El Madania et Boumati sont devenus des lieux privilégiés des habitants de la capitale, en raison de la variété des produits et leurs prix abordables. Les clients tiennent à fréquenter ces endroits dans l'espoir de faire quelques économies, inconscients des dangers qui pourraient découler du manque d'hygiène, notamment pour ce qui est des produits alimentaires périssables tels les conserves, les fromages et les gâteaux qui restent exposés, toute la journée, au soleil et à la poussière.