Les investissements au niveau de la wilaya de Constantine n'ont pas atteint le niveau désiré en dépit des opportunités offertes. Bureaucratie, problème du foncier, insécurité au niveau des zones industrielles, non-accompagnement des banques et absence de commodités, telles que les réseaux AEP. Tous ces problèmes font fuir les investisseurs qui se détournent vers les villes limitrophes. Mais que fait l'Andi ? Que fait le tout dernier-né des organismes créé en 2006 par l'Etat dans le but d'assainir le secteur, à savoir l'Observatoire de l'investissement ? La solution pour l'épineux problème de l'investissement, selon le président de la chambre de commerce et d'industrie Rhumel (CCIR), M. Souissi, serait la création d'un guichet unique ainsi qu'une stabilisation dans les lois, pour faciliter le développement de l'investissement, car «60% des textes promulgués dans ce domaine renvoient à des lois à venir», dira-t-il. Le président de la CCIR a déploré également l'existence d'un nombre exagéré d'organismes intervenant dans la vente des terrains (Aneref, Calpiref, tourisme, domaine, urbanisme…), ce qui provoque, selon lui, du cafouillage et fait perdre du temps au candidat à l'investissement. La léthargie dans l'investissement à Constantine, devenue évidente, ne peut pas être uniquement due à la lourdeur de la machine administrative et des procédures prévalant dans les différentes directions de l'exécutif concernées. Ce qui fait fuir ces investisseurs, selon certains industriels, ce sont les spéculateurs du foncier. Mais à ce problème, l'exécutif semble trouver l'issue. Il s'agit de récupérer les terrains octroyés que leurs acquéreurs n'ont pas encore utilisé. 17 terrains récupérés par l'agence foncière Le directeur de l'agence foncière a révélé que 17 lots non exploités ont été récupérés dans la zone industrielle de Didouche Mourad. Selon la direction de l'industrie et des mines de la wilaya, sur les 1440 lots de terrain octroyés dans le cadre de la relance de l'investissement, 390 restent «nus». Cela perdure malheureusement, puisant son inertie dans une clause du cahier des charges afférent à la transaction foncière en question qui n'est pas contraignante pour le preneur, laissant à son libre choix le moment de son engagement sur le terrain et lui accordant main libre pour toute éventuelle spéculation. Les officiels semblent s'en rendre compte, puisque la récupération des lots nus a commencé il y a quelques mois. En tout cas, la prise de conscience de ce problème, bien qu'elle soit tardive, prône des mesures salutaires à commencer par la révision du cahier des charges. Le chef de l'exécutif de la wilaya en fait d'ailleurs un cheval de bataille du foncier et des zones industrielles détournées de leurs vocations. Le wali avait fait un constat déplorable en dénonçant un manque de volonté flagrant de la part des investisseurs qui ne jouent pas le jeu, malgré les énormes facilités qui leur ont été accordées, notamment par l'octroi de lots de terrain. Les attributaires de terrains au niveau de la zone d'activité de Aïn El Bey et de la zone industrielle Palma ont été mis en demeure, et plus d'une vingtaine d'entre eux ont été privés de leurs terrains. Cette injonction se fonde sur les conditionnalités du cahier des charges, notamment son article 32, pour pousser les attributaires de parcelles de terrain à accélérer les travaux de réalisation de leurs projets figurant dans les dossiers préliminaires à l'accès aux lots fonciers.