L'agence souligne que des milliers d'hectares susceptibles de servir d'assiettes à des projets industriels sont disponibles. “Toutes les études sur l'investissement ont qualifié l'accès au foncier de contrainte majeure à l'investissement et donc à la relance économique”, a reconnu, hier, Mme Mokraoui, directrice générale de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), lors d'un séminaire sur les opportunités d'investissement, dans la petite et moyenne entreprises organisé par Multimédia Djazia, à l'hôtel Mercure d'Alger. D'où la mise en place d'un dispositif à même de permettre une bonne gestion du foncier industriel, s'appuyant sur la libre confrontation de l'offre et de la demande, “dans la transparence, afin de contribuer à l'émergence d'un marché foncier libre destiné à l'investissement en Algérie”. Le diagnostic de la gestion du foncier industriel en Algérie, telle qu'elle a été menée auparavant, explique Mme Mokraoui, fait ressortir une multitude d'intervenants, l'absence de pouvoir décisionnel des organismes chargés du foncier et l'absence d'un mécanisme de fixation de prix. “L'investisseur ne peut pas évaluer son projet parce que justement il ne connaît pas le prix de l'assiette de terrain”, estime Mme Mokraoui, précisant que le nouveau dispositif s'inscrit dans le cadre de la stratégie industrielle, laquelle prévoit des Zones de développement industriel intégrées (ZDII). Mme Mokraoui, qui a déjà exercé au sein de l'Andi, laisse entendre que le problème du foncier industriel en Algérie ne se pose pas en termes de disponibilité. Sur 450 000 hectares occupés par les agglomérations, 10%, soit 45 000 hectares, ont été consacrés à des espaces économiques, 15 000 hectares en zones industrielles et 9 230 hectares aux zones d'activité. 675 actifs résiduels ont été recensés, dont 53 terrains nus de superficie de plus de 58,5 hectares et 622 autres (des actifs en logement, des dépôts, des hangars…) de superficie construite de 165 hectares. Les terrains excédentaires représentent 181 lots d'une superficie totale de 783 hectares. Au niveau de 66 zones industrielles, 1 120 lots ont été recensés, soit 784 hectares. “C'est vous dire l'importance des disponibilités existantes, alors que les investisseurs n'arrivent pas à obtenir une assiette foncière pour réaliser leur projet”, relève la directrice de l'Aniref. Du coup, depuis sa création, cette agence a développé un site Internet (www.aniref.dz) et une banque de données, accessible à tout investisseur. L'Aniref est appelée à devenir l'interlocuteur privilégié à même d'assister et d'accompagner les investisseurs potentiels qui souhaitent acquérir un bien foncier ou immobilier nécessaire à la réalisation de leurs projets. L'agence en 5 mois a mis en ligne 240 actifs, que l'investisseur peut consulter à tout moment et accéder à toutes les informations. “C'est la première fois qu'une banque de données, du foncier industriel, claire est réalisée en Algérie”, souligne Mme Mokraoui. “C'est un signe de transparence”, ajoute-t-elle. L'Aniref, à travers son organisation et ses structures décentralisées au niveau de l'ensemble des wilayas, mettra à la disposition des investisseurs cette banque de données, qui sera alimentée progressivement, regroupant l'offre nationale sur les biens immobiliers et assiettes foncières à caractère économique. Dans la première phase, l'agence va d'abord recenser tout le foncier des entreprises dissoutes, des terrains excédentaires des entreprises qui sont toujours en exercice et les disponibilités dans les zones industrielles. “Dans certaines zones industrielles, il y a du foncier non exploité”, relève Mme Mokraoui. Le diagnostic, qui a été fait, a révélé “des détournements de foncier industriel, beaucoup de gâchis. Des villas ont été construites sur des terrains destinés à des projets industriels”. La deuxième phase sera consacrée à la création de nouveaux espaces, “de nouvelles zones industrielles, aménagées aux normes internationales, avec tous les équipements nécessaires”. L'agence, sous tutelle du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, compte développer un marketing territorial à même de valoriser les potentialités régionale et locale qui favoriseront un meilleur équilibre spatial. En outre, l'agence fera en sorte d'encourager les investisseurs à sortir des grands pôles industriels et d'aller investir dans les régions qui sont prêtes à les recevoir. Cinq agences régionales, Oran, Blida, Tiaret, Constantine et Annaba, ont été déjà créées. L'agence est également chargée de mettre en place un véritable observatoire du foncier économique pour renseigner les investisseurs sur les prix et les conditions de cession ou de concession, selon les cas. Meziane Rabhi