Les investissements dans la wilaya de Constantine n'ont pas atteint le niveau souhaité en dépit des opportunités offertes. La bureaucratie, le problème du foncier, l'insécurité au niveau des zones industrielles, le non-accompagnement des banques, l'absence de commodités telles que les réseaux AEP et plusieurs autres obstacles font fuir les investisseurs vers les villes voisines. le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Abdelhamid Temmar, a regroupé dimanche, au siège de la SNTA à Constantine, les opérateurs économiques constantinois avec lesquels il n'a pas pris de gants. «Il ne faut pas toujours attendre que la solution vienne de l'Etat. Il faut vous impliquer davantage si vous voulez réussir votre investissement», a-t-il précisé. En visite d'inspection et de travail à Constantine, le ministre de l'Industrie a voulu faire le point avec les investisseurs sur la situation qui prévaut dans la wilaya et essayer de comprendre pourquoi l'investissement ne démarre pas, malgré les formules incitatives du gouvernement. Depuis 2005, pas moins de 70 dossiers d'investisseurs potentiels ont été retenus mais seulement 6 d'entre eux ont entamé leur projet. Un autre fait qui caractérise la wilaya de Constantine, c'est le nombre de terrains restés nus malgré leur attribution et qui s'élève à 614, soit 30% des terrains que comptent les 15 zones d'activité. A cet effet, M. Temmar a insisté sur le fait de mettre en demeure les acquéreurs de ces terrains. De son côté, le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Rhummel, M. Souissi, porte-parole des investisseurs, a justifié ce retard par les problèmes de bureaucratie, de non-accompagnement des banques, de leurs taux d'intérêt excessifs et leurs délais de remboursement restreints, sans oublier l'insécurité au niveau des zones industrielles. Constantine dispose d'atouts naturels en plus de sa position de carrefour. Qu'est-ce qui fait fuir les investisseurs ? Une question qui tarde à trouver une réponse rationnelle. «L'environnement ne serait pas favorable», d'après certains industriels Selon la direction de l'industrie et des mines de la wilaya, la spéculation foncière y est pour beaucoup, d'autant plus qu'il y a une clause dans le cahier des charges afférente à la transaction foncière en question qui n'est pas contraignante pour le preneur, lui laissant le libre choix du moment de son engagement sur le terrain, et lui permettant toute éventuelle spéculation. Pourquoi un tel laisser-aller ? Pourquoi ne pas exiger la concrétisation de l'investissement déclaré dans un délai précis dans les cahiers des charges où l'investisseur s'engage à lancer son projet de peur que le lot de terrain ne lui soit retiré ? Les réponses à ces questions résident, selon le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, dans l'implication de chaque investisseur et également l'administration qui doit avoir un droit de regard et de contrôle sur chaque projet afin qu'il puisse bénéficier de formules d'encouragement de la part du gouvernement.