Sonelgaz est en situation de monopole total. Cette posture fausse bien évidemment la nature du rapport qu'elle entretient avec le citoyen qui aurait pu être celui qui existe naturellement entre un «vendeur» d'énergie doublé d'un prestataire de service et un «client» qui achète un produit et paie les travaux qui l'accompagnent. Le fait que cette entreprise investit - dépense est le terme le plus adapté en l'occurrence - des sommes considérables pour la promotion et le marketing internes font toujours sourire dans le coin des lèvres, mais tel n'est pas le sujet. Pour faire semblant de reconsidérer la configuration de ses structures opérationnelles, lourdes et manquant terriblement d'efficacité, elle a consenti, il y a quelques années, à céder, à la manière des grandes entreprises modernes, quelques pans insignifiants de son champ d'intervention pour se «consacrer à l'essentiel». Sans moyens, sans expérience et pour tout dire sans savoir-faire particulier, les mini-entreprises à qui on a confié ce «délestage !» ont eu les résultats qu'on connaît. Mais on ne peut pas, n'est-ce pas, attendre d'un démembrement décidé dans la précipitation ce qu'on n'a pas pu avoir avec la «maison mère». Sonelgaz n'a jamais été soumise elle-même à un cahier des charges pour prétendre en imposer aux annexes tout droit sorties de son ventre. La preuve, c'est aujourd'hui qu'elle envisage d'autres menues concessions, elle procède à peu près de la même manière. «La concession pour la distribution de l'électricité et du gaz sera éventuellement ouverte au privé dans cinq ans, une fois l'échéance assignée aux sociétés de distribution d'énergie, filiales de Sonelgaz, arrive à terme.» C'est la déclaration du président de la commission de régulation électricité et gaz, rapportée par une collègue dans notre édition d'hier. Il s'agit donc de faire une autre «expérience», de mettre à l'épreuve d'autres démembrements, leur fixer une échéance de plusieurs années, évaluer leurs résultats sur le terrain, avant d'envisager, «éventuellement», le recours aux privés, brandis manifestement comme une menace plus que comme concurrent potentiel. Et forcément plus performant, puisqu'il n'est, lui, pas concerné par la mise à l'épreuve, apparemment. En attendant que les filiales de Sonelgaz passent donc leur examen, et éventuellement recourir au privé, la même nature des rapports seront maintenue avec le citoyen-client. Notez que dans l'affaire, il n'est nullement question de concurrence, c'est-à-dire de l'essentiel. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir