L'explosion de gaz qui a fait, le 19 janvier, 5 victimes au quartier Barreaux rouges, dans la commune de Oued Koreiche, a débouché sur la nécessité de reloger provisoirement 51 familles. Quarante jours après les faits, la gestion des conséquences de ce sinistre s'avère difficile du fait que 25 familles continuent de refuser à ce qu'elles soient transférées vers des chalets situés à Bordj El Bahri et demandent au contraire des logements en dur. La gestion des conséquences de l'explosion de gaz, qui a fait, le 19 janvier, cinq morts et plusieurs blessés dans le quartier Barreaux rouges, dans la commune de Oued Koreiche, bute toujours sur l'intransigeance des familles victimes du sinistre, refusant le relogement provisoire proposé par la wilaya. En effet, près de quarante jours après l'explosion, sur les 51 familles qui devraient être relogées, seules 26 ont accepté d'être transférées vers des chalets situés à Bordj El Bahri et Dergana. 25 autres demeurent sur les lieux de l'incendie, à savoir les résidents des immeubles B7 et B8 de la cité Barreaux rouges. «Ces familles refusent toujours d'être relogées dans des chalets», a expliqué mercredi le président de l'APC de Oued Koreiche, Meyssoum Mohamed Redha, au Temps d'Algérie. Revenant sur les mesures prises suite à cette explosion, M. Meyssoum affirme que la prise en charge des familles touchées a été vite décidée. «Le jour-même de l'explosion, la wilaya a mis à notre disposition dix-sept chalets pour reloger les familles qui ont complètement perdu leurs maisons», dit-il. Mais l'opération de transfert provisoire des dix-sept familles n'a pas eu lieu ce jour-là comme convenu à cause de l'intervention publique de deux membres du gouvernement. En effet, le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, s'est rendu sur les lieux quelques moments après l'explosion comme a il rendu visite aux douze blessés évacués vers les hôpitaux Lamine Debaghine (ex-Maillot) de Bab El Oued et Birtraria d'El Biar. Sur instruction du président de la République, M. Ould Abbas a déclaré que les familles victimes seraient «prises en charge et hébergées en attendant d'être relogées». Intervenant le même jour sur l'ENTV, son collègue de la Santé, Saïd Barkat, a parlé d'un recasement «dans des logements équipés», toujours sur instruction du chef de l'Etat. Au lendemain du sinistre, le ministre de la Solidarité est revenu à la charge en annonçant prématurément que «ces familles ont été relogées dans des chalets équipés dans la wilaya d'Alger», ce qui n'était pas le cas. Ces sorties publiques des membres du gouvernement ont créé la confusion chez les occupants des deux immeubles et ont failli saboter l'opération d'évacuation. Des chalets à la place des «logements équipés» Comme «les logements équipés» n'arrivaient pas, les sinistrés ont protesté tout en rejetant la proposition de la wilaya de les caser provisoirement. Mises devant le fait accompli, les personnes les plus touchées (perte d'un ou de plusieurs membres de la famille) ont fini par céder. «Les dix-sept familles ont accepté d'être transférées vers les chalets une semaine après l'explosion», précise le président de l'APC. Sur les déclarations des deux ministres, suggérant un recasement immédiat dans des logements en dur, M. Meyssoum se veut clair : «Que chacun assume la responsabilité de ses propos !» La gestion des conséquences du sinistre ne s'est pas arrêtée à la distribution de ces dix-sept chalets. «Nous avons réceptionné de la wilaya un deuxième quota de 34 chalets pour reloger les autres familles concernées par l'évacuation», indique-t-il. Seulement, c'est le même scénario qui s'est répété avec le transfert des premières familles les plus touchées. Ainsi, sur les 34 familles, seules 9 ont pour le moment accepté de vivre provisoirement dans des chalets. Ces dernières ont été recasées dans la nuit du 21 février, un mois après les événements. L'explosion du 19 janvier a donc nécessité le relogement en tout de 51 familles : 26 se trouvent actuellement dans des chalets à Dergana et Bordj El Bahri et 25 autres continuent d'exiger un relogement dans des appartements.