«Les chalets étaient repoussants de saleté et inondés par les eaux des dernières pluies.» Ce qui s'est passé avant-hier au quartier dit Marché El Kébir à la cité Chevalley de Oued Koreiche (ex-Climat de France), restera à jamais gravé dans la mémoire des sinistrés de l'explosion qui s'est produite le 19 janvier dernier. En effet, vers les coups de 14 heures, les habitants des immeubles B7 et B8 ont été sommés, sans autre forme de procès, d'évacuer les immeubles en question. Pour ce faire, l'APC de Oued Koreiche avait dépêché des camions pour transporter les affaires des sinistrés «vers une destination inconnue», ont indiqué ces derniers. «Aucun responsable des collectivités locales n'a été présent pour apporter une quelconque explication», raconte Bahia Hirèche, au bord de la dépression nerveuse. «Le transfert de nos effets des immeubles vers les camions a été interminable et éprouvant. On n'a pu démarrer que vers neuf heures et demie du soir», ajoute-t-elle en indiquant qu'ils pensaient que leur cauchemar avait pris fin et que la providence leur a enfin souri. Cependant, à mi-chemin, quatre familles ont été orientées, à leur insu comme elles l'ont signalé hier, vers Bordj El Bahri où elles ont été «casées dans des chalets de deux pièces chacun». Les autres familles, quant à elles, ont été acheminées vers Dergana, précisément du côté du lieudit Kahouat Chergui. «Là, le cauchemar n'a fait que commencer. A notre arrivée, on a trouvé des chalets dans un état lamentable. Repoussants de saleté, ils étaient inondés par les eaux des dernières pluies», soutiennent, indignés, les sinistrés. Se sentant trahis, ces derniers sont entrés dans une colère noire et ont vite pris leur parti de «ne pas rester, ne serait-ce qu'une seule seconde, dans ces trous infestés de rats», rapportent-ils. D'ailleurs, ils n'ont même pas accepté de décharger les camions. Il faisait une heure tardive de la nuit, quant la «caravane» refit le chemin inverse. Ils sont arrivés à Oued Koreiche vers deux heures du matin, abattus, désabusés et frustrés à la fois. Pour ceux qui ont eu des chalets à Bordj El Bahri, ils signalent qu'ils n'ont accepté ces derniers que parce que des responsables des collectivités locales leur ont promis que «avant la fin du mois de mars, ils seront relogés dans de vrais logements». Par ailleurs, toutes nos tentatives pour prendre attache avec le président d'APC de Oued Koreiche et le wali délégué de Bab El Oued, se sont avérées vaines, le premier étant constamment en réunion alors que le dernier...absent.