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Les sinistrés de Oued Koreich toujours dans la rue
OULD ABBÈS A PROMIS DE LES RELOGER DANS MOINS DE 24 HEURES
Publié dans L'Expression le 25 - 01 - 2010

Dans un pareil décor, est-ce le scénario d'une autre émeute qui se dessine?
Des familles entières du quartier dit «marché El Kebir» de la cité Chevalley, dans la commune de Oued Koreich, ont passé la nuit d'hier à la belle étoile. Cela dure depuis une semaine déjà. En fait, depuis la journée fatidique du lundi 18 janvier en cours, après la forte explosion de gaz qui a secoué le quartier. Elles n'ont pas été relogées, comme cela a été promis. «Toutes les familles sinistrées seront relogées dans les 24 heures qui vont suivre. C'est une instruction de Monsieur le Président de la République», a déclaré, M.Djamal Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. M.Zitouni, secrétaire général de la wilaya d'Alger, a affirmé, de son côté, que l'Etat prendra en charge tous les sinistrés dans les plus brefs délais, sachant que le bilan de cette explosion a été très lourd: cinq personnes ont trouvé la mort, 17 autres blessées dont deux sont toujours hospitalisées et huit appartements ont été soufflés par l'explosion. Seulement voilà, non pas 24 heures, mais encore plus: huit jours après, les familles sinistrées n'ont toujours pas été relogées. Hommes, femmes et enfants passent la nuit dehors, livrées au froid, à l'humidité et à l'insécurité. En effet, après avoir été touchés dans leur chair, les sinistrés sont, plus que jamais, touchés dans leur dignité. Se sentant trahis et délaissés, leur moral est au plus bas.
Hier, le climat était très tendu. Les traces d'une douleur intense sont visibles sur tous les visages. «Pourquoi nous avoir fait une promesse pour ne pas la tenir après? Pourquoi ce mépris?Un mensonge de plus, proféré par un ministre du gouvernement, qui se prononce au nom du président de la République», s'indigne-t-on. Dahmane Ould Toumi, locataire dans l'immeuble B8, rencontré sur les «décombres» de l'un des quartiers les plus déshérités de la capitale, ne semblait pas mâcher ses mots. Les traits visiblement tirés, en raison de la tension des dernières nuits passées à la belle étoile, il a exprimé, d'une voix hachée, toute sa rancoeur quant à «ces officiels qui affichent indécemment leur mépris à l'égard du petit peuple au point qu'aucun d'eux n'a daigné assister à l'enterrement des cinq victimes». Retenant difficilement sa colère, il a enchaîné: «Apparemment, cette promesse a été faite uniquement à cause de la présence des caméras et des journalistes.» Prenant à témoin d'autres attristés, il ajoute: «Et pourtant, les agents de la Protection civile qui ont pu constater l'ampleur des dégâts, nous ont conseillé de ne pas prendre le risque de nous attarder à l'intérieur de ce qui reste des bâtisses et ce au risque de voir tout s'écrouler sur nos têtes.» En effet, constaté de visu, l'ensemble des blocs nos 6, 7 et 8 composés de 31 logements, présentent des murs, des sols et des toits dangereusement fissurés. Les conduites d'eau, notamment les colonnes montantes, les branchements ainsi que les compteurs, sont fortement endommagés. L'eau qui coule tout le long des murs risque de provoquer d'autres affaissements, surtout que trois étages du bloc n°8 se trouvent au sous-sol constitué de caves où vivotent de nombreuses familles depuis une quarantaine d'années. Evoquant le relogement proposé dans des chalets installés à cet effet dans la localité de Réghaïa, les sinistrés ont affiché un niet catégorique à cette solution du «provisoire qui dure». «Ce matin (hier, Ndlr), on a été reçus par le wali délégué de Bab El Oued. Il nous a promis d'envoyer une équipe des services du CTC pour une estimation des dégâts», annonce Dahmane. Avec une pointe de désillusion dans la voix, il ajoute: «Croyez-moi, ils n'auraient jamais daigné bouger le petit doigt si nous n'avions pas été tenaces. Hier (samedi, Ndlr), on a organisé une petite manifestation devant l'APC. Personne ne nous a reçus, sous prétexte que les responsables se sont rendus à l'enterrement d'un proche du wali. Les portes de l'APC, elles, nous ont été claquées au nez.» En contrebas de l'immeuble, une dizaine de femmes sont regroupées. Debout, adossées à des murs d'une saleté repoussante, assises sur des chaises de fortune ou carrément à même le sol, leur discussion revient inévitablement sur ce qui «empêche leur plaie de se refermer». Selon elles, aucune autorité n'a daigné les assister. «Cela fait une semaine que nous vivons dehors. Ni médecins et psychologues pour assister des personnes fortement traumatisées, ni présence des services de sécurité la nuit pour assurer la sécurité des lieux et encore moins celle des officiels pour s'enquérir de notre situation», avance Sara, une jeune étudiante en 2e année en sciences politiques. Eclatant en larmes, elle explique: «Nous sommes à la veille des examens, et je n'ai pas été à la fac depuis le drame. J'ai tout perdu: mes livres, mes vêtements et mes papiers.» Insoutenable. Sa voisine, Shehrazad est plutôt hystérique. Sous le coup du drame, elle crie haut et fort son indignation face à «ces responsables qui n'agissent pas et qui tournent le dos au petit peuple seul face au malheur».
Secrétaire de direction à l'hôpital de Birtraria, elle a tenu à assurer que seuls les locataires des autres immeubles de la cité ont été solidaires. «Sans eux, on n'aurait jamais tenu le coup. Le gaz et l'eau sont coupés. Plusieurs familles n'ont plus d'argent, et malgré cela, même une bouteille d'eau ne nous a pas été offerte. On ne demande pas la lune. On veut un toit et de la dignité», martèle-t-elle. Cet énième drame, ajouté à la misère, a engendré le chagrin dans les coeurs.
Un chagrin qui risque de se transformer, à tout moment, en colère s'exprimant dans les rues. L'exemple a été donné lors des événements de Diar Echems et Diar El Kef pour ne citer que ceux-là. Souvent les fausses promesses des responsables ont poussé les citoyens à bout. L'émeute et la grogne deviennent alors le seul moyen pour faire valoir son droit dans un pays qui dispose de plus de 144 milliards de dollars de réserves.
Le temps est peut-être venu où ministres et subalternes doivent apprendre à honorer leurs engagements. A bon entendeur...


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