Photo: Fouad S. Cinq jours après l'explosion qui a fait 5 morts et 18 blessés à la cité Chevalley (Climat de France) dans la commune de Oued Koreich, les habitants se posent toujours des questions sur cet incident d'autant que la Sonelgaz a décliné toute responsabilité dans ce drame. C'est le cas de Farid Melikchi qui a perdu son fils de 17 ans et son frère de 29 ans. Ils ont trouvé la mort dans leur sommeil le 19 janvier passé. Les yeux rougis par le manque de sommeil, la barbe hirsute et les nerfs à fleur de peau, Farid se trouvait dehors lorsque son appartement et celui de son frère ont été détruits par l'explosion. La famille Melikchi s'est retrouvée sans gîte du jour au lendemain. Les femmes et les jeunes filles sont parties chez des parents, les jeunes hommes sont restés sur place guettant l'arrivée d'un responsable de la commune, de la daïra ou de la wilaya pour un éventuel relogement. Cette famille refuse catégoriquement d'être hébergée dans un chalet. Pour étayer ses dires, Farid évoque les familles sinistrées du séisme de mai 2001 qui croupissent toujours dans les chalets. «On a peur d'être oubliés comme elles», lance-t-il dépité. Les familles qui sont parties, hier, dans les chalets à Reghaia habitaient les caves et les constructions illicites érigées sur la terrasse de l'immeuble. «Nous, dit-il, nous avons les reçus de loyer, les factures d'électricité et d'eau, donc on mérite un logement». Et d'ajouter : «Nous sommes des citoyens à part entière». Mohamed Bacha est un ancien docker au port d'Alger. A part son épouse qui se trouve à l'hôpital de Bab El-Oued suite à une fracture de la jambe, le reste de la famille est indemne. En réalité, ils sont deux familles dont les habitations ont été détruites complètement. Comme les Melikchi, les Bacha refusent le chalet de peur d'être oubliées. A propos de l'enquête sur les raisons du drame, les habitants interrogés sont unanimes à soutenir que le sinistre a une autre origine que la fuite de gaz. Un quinquagénaire, qui habite du côté opposé où a eu lieu l'explosion, déclare qu'aucune trace de fumée laissée par le gaz n'a été remarquée. Alors les rumeurs vont bon train dans ce quartier. Certains pensent que le drame est dû à l'explosion accidentelle d'une bombe artisanale. «C'est l'enquête qui déterminera l'origine de cette explosion», souligne sagement un habitant des lieux.